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Angola: Les migrants congolais face à des fouilles corporelles brutales

Les soldats abusent les émigrés frappés d’expulsion, auscultent les cavités corporelles à la recherche de diamants

Le gouvernement angolais doit mettre un terme aux fouilles corporelles brutales, violences physiques et viols perpétrés par ses forces militaires sur les travailleurs émigrés au nord de l’Angola, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch.

Depuis début avril, des dizaines de milliers de travailleurs émigrés venant de République Démocratique du Congo (RDC) ont été sujets à des abus physiques brutaux faisant part d’une opération menée par les soldats angolais visant à les expulser de Lunda Norte, province frontalière riche en diamants. Les authorités angolaises prétendent qu’elles rapatrient les Congolais et autres travailleurs qui ont illégalement cherché des diamants au nord de l’Angola.

Des émigrés congolais retournant en République Démocratique du Congo (RDC) décrivent les abus et humiliations publiques qu’ils ont endurés dans des villes angolaises telles que Luremo et Cafunfo, où les soldats angolais, à la recherche de diamants, les ont forcés à se dénuder pour subir des fouilles. Les recherches approfondies incluent fouilles vaginales et anales dégradantes, coups et vols de leurs biens. Certains de ceux refusant les fouilles ont été violés ou arbitrairement détenus.

“Le gouvernement angolais doit immédiatement faire cesser les abus brutaux perpétrés par ses soldats sur les travailleurs émigrés congolais”, a déclaré Peter Takirumbudde, directeur exécutif de la Division Afrique de Human Rights Watch. “Si ces travailleurs sont des émigrés illégaux, les authorités doivent suivre les procédures légales adéquates qui respectent les droits et la dignité de l’individu.”

Les organisations humanitaires ont fait part de leurs craintes en ce qui concerne les risques de santé relatifs à la manière dont les fouilles corporelles ont été menées. Ceux qui mènent les fouilles utilisent un unique sachet plastique ou gant pour mener plusieurs inspections, les trempant rarement dans du désinfectant. De telles procédures devraient augmenter le risque de transmission du Sida et autres maladies sexuellement transmissibles.

Au cours des trois dernières semaines, au moins 20.000 travailleurs immigrés congolais ont été expulsés de force d’Angola. Ceci s’ajoute à des expulsions ayant commencé en décembre dernier. Les Nations Unies estiment qu’entre 80.000 et 100.000 civils congolais ont été ou sont en phase d’être expulsés d’Angola vers la RDC.

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