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Des combattants qui ont pris part au conflit armé du Liberia ont commis des viols et des pillages contre des civils dans les zones privées de soldats de la force internationale de maintien de la paix, en dépit d’un cessez-le-feu et d’un accord de paix dans le pays, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch dans un document de présentation publié en préalable à une importante conférence internationale sur le Liberia qui réunira les bailleurs, début février.

« Malgré les accords de paix, les civils des zones rurales du Liberia sont toujours victimes de viols et de pillages et sont contraints de travailler pour les combattants de toutes les factions en guerre, » a déclaré Peter Takirambudde, directeur exécutif de la division Afrique à Human Rights Watch. « Des soldats de maintien de la paix supplémentaires sont nécessaires pour endiguer la violence et veiller au succès du programme de désarmement. »

Le document de présentation décrit les graves abus contre les droits humains – notamment des pillages, des travaux forcés, des viols et d’autres formes de violence sexuelle – qui se sont produits au cours des derniers mois, dans les zones contrôlées par les forces de l’ancien gouvernement ou par l’un des deux anciens mouvements rebelles. Des recherches conduites par Human Rights Watch ont révélé la pratique répétitive, cohérente et brutale d’une violence sexuelle exercée contre des femmes et des filles ainsi que des attaques lancées en représailles par des combattants alliés à chacune des parties en guerre.

Les bailleurs internationaux devraient accroître leur contribution en hommes pour la mission de maintien de la paix, fournir un soutien supplémentaire à la société civile libérienne et insister sur la nécessité de tenir les auteurs des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis pendant la guerre du Liberia pour responsables de leurs actes, a déclaré Human Rights Watch .

« Les bailleurs internationaux doivent reconnaître que des défis considérables restent à relever. Le Liberia a besoin de davantage de soldats de maintien de la paix, d’argent pour la reconstruction et d’une position ferme sur la question des responsabilités pour les crimes commis, en d’autres termes, pas d’amnistie pour les abus passés ou présents, » a déclaré Takirambudde.

Un peu plus de la moitié des 15 000 soldats de maintien de la paix autorisés par les Nations Unies est arrivée au Liberia pour y rétablir la sécurité. La vaste majorité d’entre eux reste concentrée dans la capitale Monrovia et ses environs. Moins de dix pour cent de la force de police internationale ont été déployés.

La sécurité reste la préoccupation essentielle des milliers de civils dans les zones rurales, malgré la signature de l’accord de paix et le déploiement d’une mission des Nations Unies. Human Rights Watch a vivement encouragé les factions en guerre à mettre immédiatement fin aux abus perpétrés contre les civils.

L’année dernière, le Liberia a été le théâtre d’événements dramatiques. En juin et juillet, le principal groupe libérien d’insurgés, les Libériens Unis pour la Réconciliation et la Démocratie (LURD), a tenté de prendre Monrovia et a bombardé à l’aveuglette la capitale, faisant plus de 2 000 blessés chez les civils et des dizaines de morts. Les combats ont pris fin en août seulement avec l’intervention des soldats ouest-africains de maintien de la paix et le départ vers le Nigeria de Charles Taylor alors Président du Liberia.

Le Nigeria n’a pas réussi à transférer Taylor en Sierra Leone où il a été accusé en mars de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, en lien avec le soutien qu’il a apporté au groupe rebelle de ce pays, le Front Révolutionnaire Uni (RUF). Les soldats régionaux de maintien de la paix ont été remplacés par une mission de maintien de la paix des Nations Unies en octobre mais les pays contribuant à cet effort ont fait preuve de lenteur pour fournir l’intégralité du contingent de 15 000 hommes requis pour maintenir la sécurité et remplir de nombreuses autres tâches dans le pays.

Human Rights Watch va également publier le 2 février un rapport sur les enfants soldats au Liberia, en préalable à la conférence internationale sur le Liberia réunissant les bailleurs. Cette rencontre se tiendra les 5 et 6 février et sera co-présidée par le Secrétaire d’Etat américain, Colin Powell et le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan.

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