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Des attaques récentes menées par des troupes gouvernementales et le retrait de la principale force rebelle d’un accord de cessez-le-feu se combinent et mettent la population du Burundi dans une situation de péril grandissant, selon un compte rendu publié par Human Rights Watch aujourd’hui.

Human Rights Watch a enjoint le Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme, Sergio de Mello, qui arrive à Bujumbura aujourd’hui, d’encourager la nouvelle force de paix africaine au Burundi à protéger les civils.

Le document de présentation de Human Rights Watch, “Burundi: les civils payent le prix d’un processus de paix chancelant”, documente le récent massacre d’au moins trente deux et peut être plus de quatre-vingts civils par des soldats de l’armée burundaise.

Selon le document de présentation, des soldats burundais ont attaqué Mwegereza dans la province orientale de Ruyigi, le 19 janvier. Après avoir fait fuir les rebelles combattants de la colline, les troupes de l’armée ont massacré des civils, dont des membres d’un groupe ecclésiastique burundais qui s’étaient rassemblés pour prier ensemble. Des soldats burundais ont également violé des femmes de la région, ont brûlé et pillé des maisons, et ont refusé de laisser les gens qui s’étaient enfuis retourner pour rassembler la récolte et labourer leurs champs.

Un accord de cessez-le-feu signé le 3 décembre 2002 était supposé mettre fin aux opérations militaires, mais sa rédaction approximative et sa mise en place limitée a laissé la porte ouverte à des affrontements continus. Le 21 février, la force rebelle, le Conseil National pour la Défense de la Démocratie- Forces pour la Défense de la Démocratie, CNDD-FDD, a renoncé à l’accord et a mis fin aux négociations avec le gouvernement burundais.

“Protéger les civils doit être la priorité première de la nouvelle force de maintien de la paix africaine”, a dit Alison Des Forges, conseillère à la division Afrique de Human Rights Watch. “La communauté internationale doit le permettre”.

Les autorités militaires burundaises ont empêché les agences humanitaires de fournir de la nourriture et des médicaments aux personnes déplacées à Ruyigi, affirmant que l’insécurité rend impossible l’entrée de représentants des agences dans la région.

Le 21 février, un tribunal militaire a acquitté deux officiers accusés d’avoir mené le massacre de 173 civils à Itaba en septembre 2002. Le président du tribunal a dit qu’il pensait que l’opération avait été bien conduite et il a condamné les quatre accusés à quatre mois de prison pour ne pas avoir obéit aux ordres. Puisque les accusés avaient été en détention préventive durant cinq mois, ils ont été immédiatement libérés. Ils ont passé moins d’un jour en prison par personne tuée.

“Avec ce type de justice” a déclaré Des Forges, “les soldats ne s’attendent à aucun châtiment pour leurs crimes et continueront à tuer des civils ou à les maltraiter”.

Selon le document de présentation, les combattants du FDD ont tué et violé des civils et ont pillé et brûlé leurs maisons. Le mouvement rebelle a enfreint le cessez-le-feu en continuant à enrôler des combattants, nombre d’entre eux des enfants, et en essayant d’agrandir la région qu’ils contrôlent.

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