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Tirana Hassan prend la tête de Human Rights Watch

La nouvelle Directrice exécutive de HRW a une longue expérience de chercheuse et de juriste dans le domaine des droits humains

(New York, le 27 mars 2023) – Tirana Hassan, une juriste et enquêtrice chevronnée dans le domaine des droits humains qui a documenté de nombreuses violations dans le cadre de crises et de conflits à travers le monde, a été nommée au poste de Directrice exécutive de Human Rights Watch, a annoncé l’organisation aujourd’hui. Tirana Hassan était précédemment la directrice des programmes de Human Rights Watch, et occupait le poste de Directrice exécutive par intérim depuis septembre 2022, suite au départ de Kenneth Roth qui a dirigé l’organisation durant de nombreuses années.

« En tant que nouvelle Directrice exécutive de Human Rights Watch, Tirana Hassan apporte une solide expérience dans le domaine des droits humains, ainsi qu’une vision ambitieuse des solutions à apporter pour relever les défis auxquels le monde est confronté », a déclaré Zeid Ra’ad Al Hussein, Président-directeur général de l’Institut international de la paix (International Peace Institute) et ancien Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. « S’appuyant sur sa longue expérience en tant qu’activiste, Tirana sera une dirigeante formidable, et une force avec laquelle il faudra compter. »

Avec plusieurs dizaines d'années d’expérience dans les domaines des droits humains et de l’humanitaire, Tirana Hassan a commencé sa carrière comme travailleuse sociale et a passé de nombreuses années à travailler avec des femmes et des enfants dans des situations de conflit et de crise. Elle a rejoint Human Rights Watch en 2010, où elle a suivi diverses situations d’urgence en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient. Elle est ensuite devenue Directrice de la réponse aux crises à Amnesty International, avant de revenir à Human Rights Watch en tant que Responsable des programmes en 2020, supervisant les départements de la recherche, du plaidoyer, des services juridiques et de la communication de l’organisation.

« Tirana possède cette rare combinaison d’expérience en matière d’enquête, de créativité stratégique et d’engagement profond envers les principes des droits humains dont Human Rights Watch a besoin pour relever les défis complexes auxquels le monde est confronté dans ce domaine », a déclaré Kenneth Roth, ancien Directeur exécutif de Human Rights Watch, qui a quitté ses fonctions en août 2022. « Je suis heureux qu'elle dirige désormais Human Rights Watch. »

Lorsqu’elle dirigeait l’équipe d’Amnesty International chargée des situations de crise, Tirana Hassan a initié le développement de technologies innovantes pour mener des enquêtes sur les droits humains au Myanmar, en Syrie et dans d’autres régions en crise. Elle possède une expertise reconnue pour élaborer des programmes ambitieux afin de répondre à des problèmes majeurs en matière de droits humains et dirigera le travail de Human Rights Watch avec les activistes, les survivant-e-s et la société civile pour contrer les menaces croissantes qui pèsent sur les droits humains dans le monde entier.

« Tirana apporte à ce poste une vision forte du pouvoir de l’innovation – une vision qui combine des méthodes de recherche éprouvées aux nouvelles technologies émergentes », a déclaré Brad Samuels, Directeur de SITU Research, un bureau d’enquêtes visuelles qui a travaillé avec Human Rights Watch dans le cadre de plusieurs projets. « Elle va évoluer dans un paysage technologique riche en opportunités et en risques, mais son approche critique, collaborative et rigoureuse permettra d'amplifier un potentiel d’investigation fort et encore inexploité. Cette nomination est une bien mauvaise nouvelle pour les despotes, les régimes autocratiques et surtout pour ceux qui cherchent à se soustraire à l’obligation de rendre des comptes. »

L’une des priorités de Tirana Hassan sera de dénoncer la manière dont les gouvernements appliquent de manière sélective leurs obligations en matière de droits humains. La réponse rapide et forte à la crise en Ukraine – avec notamment la création d’une commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies et les multiples condamnations de l’Assemblée générale des Nations Unies – a montré ce qu’il était possible de faire quand les gouvernements travaillent de concert, et le mandat d’arrêt délivré par la Cour pénale internationale contre le président russe Vladimir Poutine montre que personne n'échappe à la justice. Toutefois, ces mêmes gouvernements ont souvent, au mieux, réagi avec tiédeur ou, au pire, fermé les yeux sur le sort d'autres victimes. Tirana Hassan s’efforcera d’actionner tous les leviers possibles pour pousser les gouvernements à respecter leurs obligations légales à l’égard des victimes partout dans le monde, que ce soit en Afghanistan, en Israël, en Palestine, en Éthiopie ou encore en Iran.

Tirana Hassan est née à Singapour, d’un père pakistanais dont la famille avait quitté l’Inde lors de la partition et d’une mère sri-lankaise et chinoise née en Malaisie. Sa famille s’est installée en Australie dans les années 1970 après que les recherches universitaires de son père sur les politiques du logement à Singapour eurent déclenché l’ire d’un gouvernement qui réprimait la dissidence. Elle a expliqué comment les expériences de racisme, de préjugés et de répression vécues par sa famille ont contribué à façonner sa vision du monde et à l’inciter à œuvrer en faveur des droits des personnes démunies.

« Tirana a cette capacité unique d’être une dirigeante à la fois forte et empathique qui n’hésite pas à dénoncer l’injustice », a déclaré Sherine Tadros, ancienne correspondante de Sky News et actuelle responsable du Bureau d’Amnesty International auprès des Nations Unies et Directrice adjointe du plaidoyer, qui a étroitement collaboré avec Tirana Hassan pendant de nombreuses années. « Les équipes de Human Rights Watch ont de la chance de pouvoir compter sur elle, et la communauté des droits humains dans son ensemble est renforcée par sa présence à la tête de l’organisation. »

Après avoir décroché un bachelor en travail social à l’université d’Australie du Sud, Tirana Hassan a travaillé comme travailleuse sociale à Los Angeles, Londres et Adélaïde, où elle a aidé des jeunes sans-abris, avant d’obtenir un diplôme de droit de l’université d’Adélaïde. Au cours de sa dernière année d’études de droit, elle a cofondé le Woomera Lawyers Group, une organisation de défense des réfugiés qui proposait des services juridiques aux demandeurs d’asile détenus dans le tristement célèbre centre de détention du désert australien. Elle a représenté des réfugiés et des demandeurs d’asile originaires d’Afghanistan, d’Irak et d’Iran qui ont été détenus dans ce centre isolé et a ensuite travaillé dans le secteur humanitaire. Tirana Hassan est également titulaire d’une maîtrise en droit international des droits humains de l’Université d’Oxford.

Elle a occupé les fonctions de spécialiste chargée de la protection des enfants et des victimes de violences sexuelles et sexistes dans les zones de conflit et de la réponse aux catastrophes naturelles en Asie et en Afrique, pour Médecins Sans Frontières, l'UNICEF et Save the Children. 

« Je suis honorée de diriger cette organisation exceptionnelle à un moment où la défense des droits humains est plus urgente que jamais, et j’accueille cette responsabilité avec humilité », a déclaré Tirana Hassan. « Je me réjouis de poursuivre le travail de Human Rights Watch en m’appuyant sur ses solides fondations pour renforcer notre soutien aux défenseurs des droits humains et aux communautés avec et pour qui nous travaillons, et pour faire pression sur ceux qui sont au pouvoir afin de construire un avenir respectueux des droits de toutes et tous. »

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