Monsieur le Président,
Human Rights Watch remercie le Rapporteur spécial pour son rapport. La situation des droits humains au Burundi reste extrêmement préoccupante, avec une augmentation des facteurs de risque pour les violations graves des droits humains et des atrocités de masse.
Malgré certaines déclarations du gouvernement, le Burundi n'a pas mis en œuvre de réformes significatives pour répondre aux préoccupations de longue date liées à la gouvernance, à la justice ou à l’obligation de rendre des comptes pour des abus. De graves abus continuent d’être commis en toute impunité, notamment des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées, des arrestations et détentions arbitraires, des actes de torture, ainsi que des violences sexuelles et sexistes. Les libertés d'expression, de réunion et d'association restent sévèrement limitées, et les droits économiques et sociaux sont régulièrement violés.
Les élections législatives et locales qui se sont tenues de juin à août ont été entachées de graves irrégularités. Le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a remporté la quasi-totalité des sièges après de nombreux signalements d'intimidations, de harcèlement et d'exclusion des candidats de l'opposition. Ces élections ont marqué le début d'un long cycle électoral qui mènera à l'élection présidentielle de 2027, au cours de laquelle le risque de nouvelles violations est élevé.
Par ailleurs, la crédibilité de la Commission nationale indépendante des droits de l'homme (CNIDH) du Burundi s'est effondrée. L’ancien président de la CNIDH a fui le pays, et ses dirigeants actuels manquent d'indépendance.
Le conflit en République démocratique du Congo a eu des répercussions humanitaires et sécuritaires importantes au Burundi, notamment en raison de l'afflux massif de personnes fuyant les combats.
Dans ce contexte, nous exhortons le Conseil à renouveler le mandat du Rapporteur spécial. Le Burundi devrait coopérer pleinement avec son mandat, rouvrir le bureau du HCDH dans le pays et prendre des mesures concrètes pour rétablir l'espace civique et faire progresser l’établissement de responsabilités pour les abus.
Je vous remercie.