Monsieur le Président,
Human Rights Watch remercie le Rapporteur spécial pour son compte-rendu oral et son travail essentiel qui met en lumière des violations des droits humains en cours au Burundi, où sévit l'une des crises des droits humains les plus négligées au monde.
Le 5 juin, des élections législatives et locales se sont déroulées dans un contexte de restrictions sévères de la liberté d'expression et de l'espace politique.
Dans les jours qui ont suivi le scrutin, Human Rights Watch a mené des entretiens avec des activistes locaux, des journalistes, des citoyens et un membre de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, qui ont fait état d'actes d'intimidation et d'irrégularités aussi bien pendant la période préélectorale que pendant le scrutin.
Cela fait suite à la décision prise en décembre dernier d'interdire à des candidats de l'opposition de se présenter aux élections.
La société civile et des figures de l'opposition continuent de signaler des cas de harcèlement, d'extorsion, de détentions arbitraires et de passages à tabac perpétrés par les Imbonerakure et les autorités, et ce alors que le gouvernement reste profondément hostile à tous propos perçus comme critiques.
Monsieur le Président,
Les élections ont consolidé l'exercice autoritaire du pouvoir et plongé plus encore les Burundais dans une crise profonde de la gouvernance.
Malgré des demandes répétées et une invitation permanente, le Burundi refuse depuis plus de dix ans l'accès au Rapporteur spécial, mais aussi aux procédures spéciales thématiques de l’ONU, alors que la situation du pays s'est considérablement détériorée.
Nous souhaiterions demander au Rapporteur spécial ce que le Conseil pourrait faire de plus pour soutenir son mandat, ainsi que le travail des défenseurs des droits humains burundais qui poursuivent leurs activités dans ce contexte difficile.
Je vous remercie.