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Une attaque israélienne à Sanaa a tué des journalistes yéménites

Les autorités israéliennes et yéménites ciblent les professionnels des médias

Deux habitants marchaient parmi les décombres d’un immeuble le 13 septembre 2025 à Sanaa, au Yémen, trois jours après une frappe israélienne contre le centre-ville.  © 2025 Mohammed Huwais/AFP via Getty Images

Un nouveau rapport de Human Rights Watch documente les attaques perpétrées contre des journalistes par toutes les parties belligérantes au Yémen. L’attaque menée le 10 septembre par les forces israéliennes contre un centre de presse à Sanaa, la capitale, était une nouvelle illustration du danger auxquels les professionnels des médias sont confrontés dans ce pays. Ce jour-là, les forces israéliennes ont mené à Sanaa et Al-Jawf plusieurs frappes qui ont fait au moins 35 morts, dont des journalistes, et des dizaines de blessés, selon le ministère de la Santé de l’administration houthie.

Le bâtiment visé à Sanaa abrite le siège du département des médias des Houthis, ainsi que les bureaux de deux journaux. Selon Mohammed al-Basha, un analyste yéménite basé à Washington, les frappes ont eu lieu alors que le journal nommé « 26-Septembre », contrôlé par les Houthis, était en cours d’impression.

« Comme il s'agit d'une publication hebdomadaire et non quotidienne, le personnel était rassemblé à la maison d'édition pour préparer la distribution, ce qui a considérablement augmenté le nombre de personnes présentes dans l'immeuble », a-t-il indiqué sur X.

L'armée israélienne a affirmé avoir frappé le Département des relations publiques des Houthis en réponse aux récentes attaques des Houthis contre Israël.

L’immeuble frappé est situé dans un quartier résidentiel densément peuplé de Sanaa, près du quartier de la Vieille ville qui est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Les frappes ont eu lieu alors que de nombreux habitants et d'autres personnes circulaient à pied ou en voiture dans les rues, selon des interviews et des images vidéo prises après l'attaque et diffusées sur X par Al-Masirah, une chaîne d'information gérée par les Houthis, et vérifiées par Human Rights Watch. Une compilation de clips vidéo montre des rues bondées de personnes et de véhicules, des bâtiments endommagés et des secouristes extrayant des blessés, dont au moins un enfant, des décombres.

Les installations de stations de radio et de télévision sont des biens civils et ne peuvent être prises pour cibles. Elles ne sont des cibles légitimes que si elles sont utilisées de manière à apporter une « contribution effective à l'action militaire ». Cependant, les installations de radiodiffusion civiles ne peuvent pas être considérées comme des cibles militaires légitimes simplement parce qu'elles sont pro-Houthi ou anti-Israël, ou parce qu'elles rendent compte des violations des lois de la guerre commises par l'un des camps, car cela ne contribue pas directement aux opérations militaires. Si une installation de radiodiffusion participe à des communications militaires, toute attaque la ciblant reste soumise au principe de proportionnalité, selon lequel les dommages infligés aux civils ne doivent pas être excessifs par rapport à l'avantage militaire concret et direct attendu.

La récente attaque menée par les forces israéliennes met en lumière les menaces auxquelles les journalistes sont confrontés au Yémen, non seulement de la part des autorités nationales, mais aussi de la part de belligérants étrangers. Les forces israéliennes ont par ailleurs délibérément ciblé des journalistes à maintes reprises dans les territoires palestiniens occupés, ainsi qu'au Liban. Les autres pays devraient faire pression sur les autorités yéménites ainsi qu’israéliennes, afin qu'elles cessent immédiatement de cibler les journalistes et les professionnels des médias, et qu'elles protègent la liberté d'expression et d'information, conformément à leurs obligations en vertu du droit international.

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