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Les sanctions australiennes contre deux ministres israéliens ajoutent une pression cruciale

D'autres mesures seraient toutefois nécessaires alors que les atrocités israéliennes contre les Palestiniens se multiplient

Itamar Ben Gvir (à gauche) et Bezalel Smotrich (à droite), qui étaient alors députés de partis d’extrême droite au Parlement (Knesset), discutaient dans l’enceinte de la Knesset à Jérusalem, le 15 novembre 2022. En décembre 2022, Itamar Ben Gvir a été nommé ministre de la Sécurité nationale par le Premier ministre Benyamin Netanyahou, et Bezalel Smotrich a été nommé ministre des Finances. © 2022 Abir Sultan/AP Photo

L'Australie et quatre autres pays – le Canada, la Norvège, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni – ont imposé des sanctions à deux haut responsables israéliens : Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, ministre des Finances. Ces mesures sont semblables aux sanctions « Magnitsky » infligées dans d’autres cas.

Ces deux ministres ont été sanctionnés en raison de leur rôle dans l’« incitation à la violence contre les Palestiniens en Cisjordanie ». Depuis octobre 2023, les démolitions perpétrées par l’armée israélienne et les violences des colons ont déplacé plus de 6 400 Palestiniens vivant en Cisjordanie. Itamar Ben-Gvir aurait émis une directive enjoignant les policiers de s’abstenir d’appliquer la loi envers des colons violents, selon des médiasisraéliens.

Il s'agit des premières sanctions imposées par l'Australie à de hauts responsables israéliens. En novembre 2023, en réponse aux attaques du 7 octobre menées par le Hamas dans le sud d’Israël, le gouvernement australien (ayant déjà sanctionné le Hamas en 2001) avait imposé de nouvelles sanctions a une entité affilié au Hamas, ainsi qu’à huit personnes ayant des liens avec cette organisation. Puis, en juillet 2024, le gouvernement avait sanctionné sept colons israéliens et une entité, en raison de leur implication dans des attaques contre des Palestiniens en Cisjordanie. Jusqu'à présent, le gouvernement australien n'a cependant pas sanctionné d'autres colons israéliens ou entités, malgré la multiplication des exactions en Cisjordanie. Le gouvernement n'a pas non plus adopté de mesures en réponse aux atrocités commises à Gaza.

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, qui bénéficie aussi du statut de ministre au sein du ministère de la Défense et qui est un membre du Comité ministériel chargé des affaires de sécurité nationale (« Cabinet de sécurité »), a appelé au nettoyage ethnique de la bande de Gaza. Le 6 mai, Smotrich a affirmé qu'une victoire israélienne signifierait que la bande de Gaza serait « totalement détruite », ce qui conduirait les habitants palestiniens à « partir en grand nombre vers des pays tiers », même si tous les otages encore en vie étaient libérés. Le 12 mai, Itamar Ben-Gvir a déclaré qu'Israël devrait « encourager la migration des Gazaouis vers des pays à travers le monde ».

Ces sanctions suggèrent que l'Australie est disposée à jouer un rôle plus important, mais de nouvelles mesures sont urgemment requises. Les autorités israéliennes continuent d'utiliser la famine comme méthode de guerre, au mépris de trois ordonnances émises par la Cour internationale de justice (en janvier, en mars et en mai 2024) sur la prise de « mesures conservatoires », dans le cadre de l'affaire de génocide intentée par l'Afrique du Sud contre Israël. L'Australie devrait sanctionner d'autres responsables israéliens impliqués dans de graves exactions, et aussi interdire le commerce avec les colonies illégales en Cisjordanie.

En novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d'arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et de l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, accusés d’implication dans des crimes graves commis à Gaza. Le 6 février 2025, le président américain Donald Trump a émis un décret imposant des sanctions a des responsables de la CPI ; le lendemain, 79 pays ont réaffirmé leur « soutien indéfectible » à la Cour, mais l’Australie n’a pas cosigné cette déclaration. L'Australie devrait soutenir publiquement la CPI, et s'engager à exécuter tous ses mandats d'arrêt quand l’occasion se présentera.

À l'heure où de hauts responsables israéliens et des forces militaires portent atteinte au droit international, le gouvernement australien devrait user de son influence pour empêcher de nouvelles atrocités de masse, et exiger que les auteurs d’abus soient tenus de rendre des comptes.

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