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Les dirigeants belges devraient promouvoir les droits humains lors de leur visite en Chine

Il faut aborder les crimes d'atrocité de Pékin en tant que priorité absolue

La ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib et le Premier ministre Alexander De Croo lors de la présentation du programme officiel de la prochaine présidence belge de l'Union européenne, à Bruxelles, le 8 décembre 2023. © 2023 Sipa via AP Images

Le Premier ministre belge Alexander De Croo et la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib ont mérité des éloges pour la position de principe adoptée par leur pays à l'égard du conflit à Gaza, en comparaison à la plupart de leurs homologues européens. Lors d'une visite en Chine cette semaine, ils devraient faire preuve de la même détermination et exhorter les autorités chinoises à mettre fin à leurs atrocités et à la répression systématique dans le pays.

Malheureusement, il y a des raisons de douter que M. de Croo et Mme Lahbib soient prêts à confronter le gouvernement chinois à son épouvantable bilan en matière de droits humains.

Les deux officiels seront accompagnés par des PDG de grandes entreprises belges, dans le but de stimuler les relations commerciales et d'affaires. Outre le fait que ceci semble contredire l'objectif déclaré de l'Union européenne de "dérisquer" - c'est-à-dire de réduire - les dépendances de la chaîne d'approvisionnement vis-à-vis de la Chine, renforcer les liens commerciaux avec Pékin ne devrait pas mener à négliger les graves violations des droits humains commises par le gouvernement chinois. Celles-ci incluent notamment le recours au travail forcé et des actes inhumains à l'encontre des Ouïghours et d'autres musulmans turciques, dans le cadre d'une répression que le Parlement européen et le Parlement fédéral belge ont qualifiée de crimes d'atrocité, y compris de crimes contre l'humanité.

Alexander De Croo et Hadja Lahbib auraient tort de négliger que l'aggravation de la crise des droits humains en Chine aura de graves conséquences pour tous les pays européens qui font affaire avec la Chine. Un commerce bilatéral non contrôlé implique un risque sérieux de complicité dans ces crimes. Cela deviendra encore plus urgent lorsque les nouvelles législations de l'UE sur le devoir de vigilance en matière de droits humains et d'environnement, et sur l'interdiction des produits fabriqués par le travail forcé, entreront en vigueur.

Ils auraient également tort de prétendre que le gouvernement chinois peut être un partenaire politique et commercial fiable alors qu'il continue d'écraser les libertés fondamentales dans tout le pays, notamment au Tibet et à Hong Kong, et qu'il harcèle même les dissidents à l'étranger, y compris en Europe.

Alexander De Croo et Hadja Lahbib, aussi parce que la Belgique assure la présidence de l'UE, devraient plutôt faire comprendre à leurs homologues chinois qu'il ne peut y avoir de statu quo lorsque des crimes contre l'humanité sont commis.

Ils devraient dénoncer publiquement les graves violations des droits humains commises par Pékin, en exposer les conséquences sur les relations bilatérales et affirmer sans équivoque leur détermination à faire en sorte que les responsables de ces violations rendent des comptes. Ne pas le faire ne ferait que renforcer le sentiment d'impunité de Pékin et affaiblir la position de la Belgique en tant que gouvernement engagé en faveur des droits humains et du droit international.

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