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La 28ème Conférence annuelle des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28) réunira les États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). La conférence COP28 se tiendra aux Émirats arabes unis, du 30 novembre au 12 décembre 2023. © 2023 Sascha Schuermann/Getty Images

À l'heure où j'écris ces lignes, les négociations de la COP28 se terminent à Dubaï.

Le texte final de l'important « bilan mondial » appelle vaguement à une « transition » hors des combustibles fossiles plutôt qu'à leur « élimination » – ce que demande la science si nous voulons éviter les effets les plus néfastes du changement climatique.

Au moins, le document final mentionne les « combustibles fossiles », ce qu'aucune déclaration précédente de la COP n'avait fait – ce qui est plutôt étonnant, car les combustibles fossiles sont le principal moteur de la crise climatique. Mais sérieusement ? Aucune mention de leur élimination ?

Alors que les analyses déçues affluent et que beaucoup débattent sur la signification du mot « mise en œuvre », une chose est sûre : nous nous retrouverons tous l'année prochaine à la COP29, qui se tiendra en Azerbaïdjan.

Oui, vous avez bien lu. Les négociations se déplaceront d'une pétro-autocratie irrespectueuse des droits – les Émirats arabes unis – à une autre, l'Azerbaïdjan.

Cela signifie qu'un gouvernement dont le pouvoir économique et politique dépend des ventes de combustibles fossiles et qui sape les droits de toute personne susceptible de les remettre en question jouera un rôle clé pour influencer l'avenir de notre planète. Et dans ce qui est, après tout, un processus multilatéral, de nombreux autres gouvernements ne parviennent pas à défendre une action climatique urgente et les droits humains.

Compte tenu des enjeux, cette situation est plus qu'embarrassante pour l’espèce humaine.

Rappelons brièvement l'horrible bilan de l'Azerbaïdjan en matière de droits humains.

Le gouvernement azerbaïdjanais est totalement hostile aux voix dissidentes. Les autorités s'en prennent aux critiques du gouvernement et aux opposants politiques en les incriminant de manière douteuse. Des dizaines de courageux militants des droits humains et de dissidents sont ainsi emprisonnés sur la base d'accusations fabriquées de toutes pièces et motivées par des considérations politiques. Des lois restrictives empêchent les organisations non gouvernementales de fonctionner de manière indépendante.

La liberté des médias est quasi nulle : au moins six journalistes ont été arrêtés au cours des seules deux dernières semaines sur la base d'accusations absurdes de contrebande et autres. La liberté d'association est extrêmement limitée. Le pays restreint également régulièrement toute tentative de liberté de réunion, et la police disperse rapidement et brutalement toutes les manifestations publiques.

Les mauvais traitements et la torture en détention sont systématiques en Azerbaïdjan. Lors de la guerre menée par le pays pour reprendre le Haut-Karabakh, les forces militaires azerbaïdjanaises ont exécuté des prisonniers de guerre.

Je l'ai déjà dit et je le répète : les Nations Unies doivent vraiment changer la façon dont ces conférences pour le climat sont planifiées. Elles devraient définir des critères concernant les hôtes de la COP pour garantir que la société civile puisse s'exprimer sans crainte de représailles.

Ces conférences internationales sur le climat sont essentielles, et les accueillir dans des pétro-autocraties – où les intérêts économiques de l'hôte et leur rejet des droits fondamentaux orienteront les discussions dans la mauvaise direction – est un embarras et une insulte. Pour nous tous.

Sans aucune exagération, nous parlons ici de l'avenir de l'humanité. Tout le monde doit pouvoir s'exprimer librement.

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