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Les forces de sécurité congolaises ont tué par balle des dizaines de manifestants et en ont blessé des dizaines d'autres, lors de la préparation d'un rassemblement dans la ville de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 30 août 2023. Les forces de sécurité ont également arrêté plusieurs dizaines de personnes. Une secte mystico-religieuse appelée Foi naturelle judaïque et messianique vers les nations avait prévu de manifester pour demander à la mission de maintien de la paix des Nations Unies et à la force régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est de quitter le pays. Les autorités avaient interdit la manifestation.

© 2011 Human Rights Watch

Human Rights Watch a authentifié deux vidéos montrant des soldats congolais d'une unité d'élite jetant des corps à l'arrière d'un camion. Selon des informations crédibles, la plupart des corps sont conservés à la morgue d'un hôpital militaire, où les membres des familles des victimes se voient refuser l’accès. Outre les victimes parmi les manifestants, un policier a été lapidé à mort, selon les forces de sécurité.

« Les forces militaires congolaises semblent avoir tiré sur la foule pour empêcher une manifestation, une manière extrêmement brutale et illégale de faire respecter une interdiction », a déclaré Thomas Fessy, chercheur principal sur la RD Congo à Human Rights Watch. « Depuis deux ans, les autorités militaires utilisent l'état de siège dans la province du Nord-Kivu pour réprimer brutalement les libertés fondamentales. »

Les autorités devraient immédiatement permettre aux membres des familles d'accéder aux victimes, a déclaré Human Rights Watch. Les hauts responsables militaires qui ont ordonné le recours à une force meurtrière illégale devraient être suspendus, faire l'objet d'une enquête et répondre de leurs actes dans le cadre de procès publics et équitables.

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