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Un médecin décrit l'attaque russe contre un hôpital dans le sud de l'Ukraine

« Cet hôpital était ma maison. Maintenant c'est un champ de ruines. »

Des pompiers ukrainiens marchaient parmi les décombres d’une maternité à Vilniansk, dans la région de Zaporijia, dans l’est de l’Ukraine, le 23 novembre 2022, après une attaque russe qui a tué un nouveau-né et blessé deux médecins. © 2022 Kateryna Klochko/AP Photo

Le 23 novembre, des missiles russes ont frappé la maternité de l'hôpital central du district de Vilniansk, dans la région de Zaporijia, dans le sud de l'Ukraine.

Travaillant aux côtés d’infirmières, d’assistants administratifs et d'autres membres du personnel hospitalier, deux médecins étaient de service cette nuit-là : Andriy Kozin, 37 ans, un médecin résident du service des urgences, et un médecin de l'unité de soins intensifs. Tous deux ont été blessés.

Andriy se trouvait dans la salle du personnel de la maternité lorsqu'il a entendu le premier missile vers 2 heures du matin. « L'explosion a été si forte qu'elle a secoué les fenêtres », m'a-t-il dit.

Andriy était sur le point d'appeler sa famille lorsqu'un deuxième missile a frappé la maternité. Touché par l'onde de choc, il a immédiatement ressenti une chaleur intense sur tout son corps.

« J'étais enseveli sous les décombres. Mes bras, mes jambes, ma tête étaient ensevelis, donc je ne pouvais pas bouger. La poussière autour de mon corps était encore chaude, donc je ressentais encore plus intensément mes brûlures. Si l'on peut imaginer l'enfer, cela ressemblerait à ça », a-t-il expliqué.

Il a fallu près de deux heures aux secouristes pour extraire Andriy des ruines de ce qui avait été une aile à deux étages de l'hôpital. Il avait crié aussi fort qu'il pouvait, pour leur indiquer où il se trouvait.

Les autorités ukrainiennes ont déclaré que les forces russes avaient lancé un missile sol-air de type S-300 lors de cette attaque. Sous les décombres, Andriy pouvait sentir une odeur de carburant.

Plus de 50 patients se trouvaient à l'hôpital lorsque les missiles l’ont frappé. Mariia Kamianetska et son bébé âgé de 2 jours, Serhii, se reposaient à la maternité. Les médias ont rapporté que les secouristes ont réussi à évacuer Mariia par la fenêtre, mais que l'attaque a tué Serhii, faisant de lui l'une des plus jeunes victimes de cette guerre.

Aujourd'hui, Andriy est toujours à l'hôpital. Il a subi des brûlures sur 37 % de son corps, parmi d’autres blessures. Il a dit qu'il se réveillait chaque nuit à 2 heures du matin et revivait l'attaque.

En près de 10 mois de guerre, des attaques ont frappé de nombreux autres hôpitaux en Ukraine, dont une maternité à Marioupol en mars. Selon l'Organisation mondiale de la santé, depuis le lancement de l’invasion russe le 24 février, plus de 715 attaques menées contre des établissements de santé, tuant et blessant plus de 229 personnes.

Malgré les risques liés a cette guerre, des travailleurs de la santé comme Andriy sont là pour leurs patients. Les attaques contre les établissements de santé compromettent des services vitaux, mettant en danger la vie et la santé des patients. Toutes les attaques contre le personnel de santé, les patients et les établissements de santé doivent cesser, et leur statut protégé doit être respecté.

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Correction

12/20/2022: This dispatch has been redacted to reflect the correct date of the attack.

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