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Une Déclaration mondiale historique sur les armes explosives

À Dublin, 82 pays se sont engagés à éviter l'utilisation de ces armes dans les zones peuplées

Après trois ans de négociations, 82 pays ont adopté une déclaration politique qui vise à mieux protéger les civils contre l'utilisation d'armes explosives dans les zones peuplées (« explosive weapons in populated areas », ou EWIPA). L'engagement international est le premier à aborder officiellement la pratique de longue date consistant à utiliser des bombes aériennes, de l'artillerie, des roquettes et des missiles dans les villages, les villes et les cités - la principale cause de pertes civiles dans les conflits armés.

Certaines armes explosives peuvent mutiler et tuer sur une vaste zone en raison de leur grand rayon de souffle et de fragmentation, de leur imprécision ou de la livraison de plusieurs munitions en même temps.

La Déclaration a été approuvée le 18 novembre à Dublin lors d'une conférence de haut niveau accueillie par le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney. Parmi les participant-e-s figuraient Izumi Nakamitsu, Secrétaire général adjointe des Nations Unies aux affaires de désarmement, Mirjana Spoljaric Egger, présidente du Comité international de la Croix-Rouge, et Laura Boillot, coordinatrice du Réseau international sur les armes explosives (INEW), dont Human Rights Watch est un membre cofondateur. Les organisations membres de l’INEW ont passé la dernière décennie à exhorter les gouvernements à reconnaître et à lutter contre les dommages causés aux civils par l'utilisation d'armes explosives dans les zones peuplées.

De nombreux États dont les civils ont souffert des armes explosives lors de conflits armés ont approuvé la Déclaration, comme le Cambodge, la République centrafricaine et la Palestine. La Déclaration a également été signé par des producteurs et exportateurs d'armes explosives dont la France, la Corée du Sud, la Turquie et les États-Unis. Vingt-quatre des 30 pays membres de l'OTAN ont signé la Déclaration.

La Déclaration reconnaît les dommages physiques et psychologiques directs causés par l'utilisation d'armes explosives dans les zones peuplées ; souligne comment les dommages causés aux infrastructures peuvent avoir un impact négatif à long terme sur les services de base tels que l'éducation et les soins de santé ; et précise que l'utilisation d'armes explosives dans des zones peuplées peut nuire à l'environnement et provoquer des déplacements de personnes.

Mais la Déclaration va plus loin qu'un simple appel à un meilleur respect des lois de la guerre, en engageant ses signataires à adopter des politiques et des pratiques qui préviennent et traitent les effets préjudiciables. Par exemple, les pays signataires devront tenir compte des effets directs et indirects lors de la planification et de l'exécution de telles attaques, aider les victimes, collecter et partager des données et organiser des réunions pour suivre la mise en œuvre de la Déclaration.

Cette Déclaration pourrait jouer un rôle précieux dans la réduction des dommages causés aux civils par les armes explosives, mais une interprétation rigoureuse et une mise en œuvre efficace seront cruciales pour assurer son succès. Les gouvernements doivent interpréter et mettre en œuvre la Déclaration de manière à maximiser son objectif : protéger les populations civiles.

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