(New York, le 17 novembre 2022) – Le système de protection de l'enfance aux États-Unis traitent trop souvent la pauvreté comme un facteur de négligence et de décision de retirer des enfants à leurs parents, ont déclaré Human Rights Watch et l'American Civil Liberties Union (ACLU) dans un rapport publié aujourd'hui. L'impact disproportionné du système sur les familles noires et autochtones, et sur les personnes vivant dans la pauvreté, ainsi que le nombre considérable d'enfants retirés injustement, en font une crise nationale nécessitant une attention et une action immédiates.
Le rapport de 146 pages, « ‘If I Wasn’t Poor, I Wouldn’t Be Unfit’: The Family Separation Crisis in the US Child Welfare System » (« Si je n'étais pas pauvre, je ne serais pas inapte » : la crise de séparation des familles dans le système de protection de l'enfance des États-Unis »), documente comment les conditions de pauvreté, telles que la lutte d'une famille pour payer le loyer ou maintenir son logement, sont interprétées à tort comme de la négligence et comme la preuve d'une incapacité ou d'un manque d'aptitude à remplir son rôle de parent. Human Rights Watch et l'ACLU ont constaté d'importantes disparités raciales et socio-économiques dans le cadre des services de protection de l'enfance. Les enfants noirs sont presque deux fois plus susceptibles de faire l'objet d'enquêtes que les enfants blancs, et plus susceptibles d'être séparés de leur famille.
« Le système de protection de l'enfance punit des parents pour leur pauvreté en leur enlevant leurs enfants », a déclaré Hina Naveed, titulaire d’une bourse Aryeh Neier a Human Rights Watch et de l'ACLU et auteure du rapport. « Les parents ont besoin de ressources pour subvenir aux besoins de leur famille, mais ce qu'ils obtiennent, c'est de la surveillance, de la réglementation et des sanctions. »
Human Rights Watch et l'ACLU ont analysé les données nationales et étatiques sur les niveaux de revenu et de pauvreté, la maltraitance des enfants et le système d'accueil, et ont interrogé 138 personnes, y compris des parents et des soignants concernés, des avocats, des fonctionnaires, des défenseurs locaux, étatiques et nationaux, et d’autres presonnes.
Aux États-Unis, un enfant sur trois est visé par une enquête des services de la protection de l'enfance avant l'âge de 18 ans. Près de huit millions d'enfants ont été référés à une ligne d'assistance téléphonique sur la maltraitance des enfants en 2019, avec des enquêtes pour trois millions d'entre eux. Il a été constaté que plus de 80 % d'entre eux n'avaient pas été victimes d'abus ou de négligence.
Communiqué complet en anglais : en ligne ici.
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