(Washington, le 30 juin 2021) – Le gouvernement cubain commet des violations systématiques des droits humains à l’encontre d’artistes et de journalistes indépendants, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui en diffusant une vidéo à ce sujet.
Ces derniers mois, les autorités cubaines ont emprisonné et poursuivi plusieurs artistes et journalistes ayant critiqué le gouvernement. Des policiers et des agents du renseignement se sont rendus aux domiciles d'autres artistes et journalistes et les ont assignées a résidence pendant plusieurs jours, voire des semaines. Les autorités ont également restreint, durant des périodes variables, la capacité de certaines personnes à accéder aux données ou aux applications de leurs téléphones portables.
« Chanter une chanson qui déplaît au gouvernement, ou relayer des nouvelles en tant que journaliste indépendant, cela peut suffire pour être arrêté à Cuba », a déclaré José Miguel Vivanco, directeur de la division Amériques à Human Rights Watch. « Ces abus ne sont pas des incidents isolés, mais semblent plutôt faire partie d'une stratégie visant à faire taire de manière ciblée des voix discordantes. »
Entre février et juin 2021, Human Rights Watch a interrogé par téléphone 29 journalistes et artistes qui ont été victimes d'abus et de harcèlement de la part des autorités cubaines ces derniers mois. Human Rights Watch a également examiné les décisions de justice, les publications des groupes locaux de défense des droits humains et les reportages des médias, et des vidéos publiées sur les réseaux sociaux.
La plupart des artistes et journalistes ciblés sont affiliés au « Mouvement San Isidro », une coalition de chanteurs, peintres et autres artistes, ainsi qu’au « 27N », un groupe d'artistes et de journalistes forme peu après une manifestation historique contre la censure et la répression à La Havane le 27 novembre 2020. La répression vise aussi les musiciens ou même d’autres personnes chantant « Patria y Vida » (« La patrie et la vie »). Créée par des musiciens cubains à La Havane et à Miami, cette chanson détourne le slogan historique du gouvernement cubain « Patria o Muerte » (« La patrie ou la mort ») et dénonce la répression dans le pays.
Communiqué complet en anglais : en ligne ici.
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