Ces derniers mois, certains progrès ont été accomplis en matière de droits humains en République démocratique du Congo, mais il reste encore beaucoup à faire. Nous avons assisté à un recul de la répression politique, la plupart des prisonniers et activistes politiques qui étaient détenus uniquement pour avoir exercé leurs droits fondamentaux étant désormais libres, tandis que de nombreux activistes et politiciens qui étaient partis en exil ont été autorisés à revenir. Ces améliorations en matière de droits – quoique encore fragiles – devraient être encouragées, afin d’ouvrir la voie à des changements durables dans le domaine institutionnel.
Cependant, d’énormes défis demeurent en RD Congo. Des manifestants pacifiques continuent d’être arrêtés arbitrairement ou malmenés par les forces de sécurité. Il est encourageant de constater qu’aucun individu faisant l’objet de sanctions internationales pour son implication dans de graves violations des droits humains ne siège dans le nouveau gouvernement, quoiqu’il n’en aille pas de même en ce qui concerne certaines positions de haut rang au sein des forces de sécurité ou de l’agence nationale congolaise de renseignement. Plusieurs officiers de haut rang qui demeurent à des postes importants dans ces institutions ont été impliqués dans des violations des droits humains pendant des années, voire des décennies. Nous craignons que si cette situation perdure, il soit difficile de mettre fin aux cycles de violence et d’impunité – en particulier dans l’est du pays, où environ 130 groupes armés sont en activité. Tant que des officiers qui soutiennent des groupes armés et profitent de l’insécurité dans l’est resteront à des postes de commandement, il sera difficile, sinon impossible, de mettre fin aux abus. Au lieu d’être récompensés avec des postes de haut rang, ils devraient être amenés à rendre compte en justice des abus qu’ils ont commis.
Pour promouvoir durablement la paix et la sécurité pour tous les Congolais, le gouvernement, avec l’appui du Conseil des droits de l’homme et d’autres partenaires, devrait faire en sorte que la justice soit une priorité et que les personnes qui sont responsables de graves violations des droits humains n’occupent plus de postes clés.
Le Conseil devrait proroger le mandat de la Haute-Commissaire afin d’assurer la poursuite de la surveillance de la situation dans le pays en matière de droits humains et de la circulation de l’information à cet égard, et s’assurer également que des critères bien définis de réforme soient identifiés et respectés avant d’envisager de mettre fin à ce mandat.
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Tweets
#ONU #RDC : Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU devrait selon HRW encourager la RD Congo à combattre l’#impunité, y compris dans l'est du pays (comme la région de #Beni au Nord-Kivu, photo), souvent en proie à des violences. https://t.co/UAjry9nNRB
— HRW en français (@hrw_fr) September 25, 2019
[VIDÉO] #RDC – Entretien avec Ida Sawyer : Félix Tshisekedi et les droits humains en RDC. Malgré les signes encourageants sous le nouveau président, d'importants défis comme la lutte contre l'impunité subsistent, selon @ida_sawyer @hrw. https://t.co/B1iip69oUy via @MariusMuhunga
— HRW en français (@hrw_fr) October 2, 2019
2020
#RDC: La mort du Gen. Kahimbi, le lendemain de sa suspension, représente une occasion manquée pour les victimes+familles qui attendent justice. Il est désormais important que les autorités ouvrent une enquête crédible sur les circonstances de sa mort+rendre publique les résultats pic.twitter.com/UqCqGf5vqA
— Ida Sawyer (@ida_sawyer) February 28, 2020