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Jordanie : Répression contre des activistes politiques

Les poursuites engagées à leur encontre portent atteinte au droit à la liberté d’expression

Un homme brandit un drapeau jordanien lors d’une manifestation massive contre les hausses de prix et d’impôts, près du bâtiment où est situé le bureau du Premier ministre à Amman, en Jordanie, en juin 2018. © 2018 AlMothanna B. AlGhazzawi

(Amman, le 4 juin 2019) - Les autorités jordaniennes ciblent de plus en plus des activistes politiques ou anti-corruption en recourant à des accusations qui violent leur droit à la liberté d'expression, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Depuis la mi-mars 2019, les autorités ont arrêté plus de douze personnes, dont plusieurs ayant des liens avec une coalition informelle d’activistes politiques connue sous le nom de « hirak » (« mouvement »), ainsi que des journalistes ayant critiqué publiquement les dirigeants jordaniens ou certaines mesures politiques.

Les accusations portées contre les activistes vont d’insulte au roi à la diffamation en ligne, ou l’accusation d’« affaiblissement du régime politique », formulée de manière assez vague. Au moins six activistes détenus ont entamé une grève de la faim en mai.

« Les autorités jordaniennes devraient faire face au mécontentement des citoyens en écoutant leurs griefs au sujet des difficultés économiques et des mesures d'austérité, au lieu d’arrêter les personnes qui organisent des manifestations ou réclamant une gestion responsable de ces questions », a déclaré Michael Page, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.

Plusieurs activistes sont actuellement jugés par la Cour de sûreté de l’État, un tribunal militaire où siègent aussi des juges civils, après avoir manifesté contre la politique d’austérité et la corruption présumée, en vertu de chefs d’accusations portant atteinte au droit à la liberté d’expression pacifique.

La liberté d’expression est garantie par l’article 15 de la Constitution jordanienne. Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel la Jordanie est un État partie, protège le droit à la liberté d'expression, notamment « la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix » (article 19).

Communiqué complet en anglais :

www.hrw.org/news/2019/06/04/jordan-crackdown-political-activists

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Dans les médias

Le Figaro

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