La semaine dernière, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) s’est réunie à Nairobi, au Kenya, sous le thème « Combattre l’impunité et faire respecter les droits humains en tant que facteurs essentiels à la promotion de la paix et à la sécurité ». Des représentants des 12 États membres de la CIRGL, des Nations Unies et de l’Union africaine, ainsi que de la société civile, dont Human Rights Watch, ont participé à cette réunion de trois jours. Le groupe a profité de cette rencontre pour renforcer son engagement à obtenir justice pour les victimes d’atrocités dans toute la région.
Dans leur déclaration finale du 15 mai, les ministres de la Justice de la région ont reconnu que des efforts plus soutenus étaient requis afin « de faire respecter les droits humains, de promouvoir la justice et de mettre fin à l’impunité pour les violations graves des droits humains ». À ces fins, ils ont approuvé une série de recommandations spécifiques, notamment la ratification d’instruments juridiques internationaux pertinents, une hausse des budgets consacrés au secteur de la justice, une aide aux victimes à obtenir réparation et un renforcement des mesures nationales visant à enquêter sur les crimes internationaux graves et à engager des poursuites judiciaires à leur égard, notamment en instaurant des unités spécialisées d’enquêteurs et de procureurs travaillant exclusivement sur ce type de dossiers.
La lutte contre l’impunité généralisée pour les crimes graves est primordiale pour faire respecter les droits humains et instaurer une stabilité durable dans la région des Grands Lacs. L’incapacité à garantir l’obligation de rendre des comptes pour des crimes graves a maintes fois favorisé des explosions de violence, alors que le risque de faire l’objet de poursuites, s’il est crédible, peut avoir un effet dissuasif et transmettre un message puissant à ceux qui envisageraient de commettre ou de contribuer à la commission de crimes graves.
S’il convient de saluer les derniers efforts de la CIRGL, notons que la déclaration n’est pas contraignante et que, faute de volonté politique à faire face aux auteurs d’abus connus qui occupent un poste à responsabilité, elle risque de donner l’impression de ressortir une fois de plus la même rengaine.
Les gouvernements de la région devraient rapidement mettre en application les recommandations de Nairobi, et leurs partenaires internationaux devraient les soutenir dans ces efforts. Les innombrables victimes d’atrocités et d’atteintes aux droits humains dans la région des Grands Lacs ont besoin de bien plus que de simples paroles.
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