(Beyrouth) - Le 31 décembre 2018, la Cour de cassation de Bahreïn, la juridiction de dernier ressort de ce pays, a confirmé la peine de cinq ans de prison prononcée contre l’éminent défenseur des droits humains Nabeel Rajab, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.
Cette condamnation avait été prononcée en février 2018 à la suite de propos de Rajab critiquant le recours à la torture dans une prison de Bahreïn ainsi que la campagne militaire menée par l'Arabie saoudite au Yémen. Rajab a précédemment purgé une peine de deux ans à la suite d'accusations semblables liées à d’autres propos exprimés de manière pacifique. Le choix de la date pour l’audience d’appel – la veille du Nouvel An – laisse craindre que les autorités avaient prévu de confirmer la condamnation de Rajab, et souhaitaient le faire à un moment où la couverture médiatique serait très restreinte
« La condamnation de Nabeel Rajab pour son refus de garder le silence sur les violations commises par le gouvernement bahreïnien est une preuve supplémentaire du mépris flagrant des autorités à l’égard des droits humains », a déclaré Lama Fakih, directrice adjointe de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Nabeel Rajab n'aurait pas dû être arrêté, et le maintien de sa peine est un grave déni de justice. »
Rajab figure parmi des dizaines de défenseurs des droits humains, d’activistes politiques, de leaders de l'opposition et de journalistes emprisonnés injustement depuis que le gouvernement a réprimé les manifestations antigouvernementales de 2011.
Rajab est le directeur du Centre pour les droits de l'homme de Bahreïn (BCHR), Secrétaire général adjoint de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et membre du Comité consultatif de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch.
Communiqué complet en anglais :
www.hrw.org/news/2018/12/31/bahrain-rights-defenders-conviction-upheld
Tweets
#Bahreïn : La Cour de cassation a confirmé (le 31 décembre, aussi discrètement que possible) la condamnation de l’activiste emprisonné Nabeel Rajab : il s’agit d’un "grave déni de justice" que dénonce HRW. https://t.co/UO0OGT4Thi @NABEELRAJAB
— HRW en français (@hrw_fr) 4 janvier 2019
#Bahreïn confirme que la place des défenseurs des droits est derrière les barreaux: @NABEELRAJAB condamné à y rester jusqu’en 2023 pour avoir dénoncé torture dans son pays et abus par coalition dirigée par Arabie Saoudite au Yémen https://t.co/YAdqpghNkS pic.twitter.com/blDgp3U4a7
— Bénédicte Jeannerod (@BenJeannerod) 2 janvier 2019
#Bahreïn : C'est aujourd'hui l'anniversaire de Nabeel Rajab, emprisonné pour de simples tweets. Il faut enfin le libérer. #FreeNabeel @NABEELRAJAB Via @aibahrain https://t.co/pIiehxsHc6
— HRW en français (@hrw_fr) September 2, 2019