(Beyrouth, le 11 septembre 2018) - Les principaux constructeurs automobiles devraient demander aux autorités saoudiennes de libérer sans condition au moins neuf activistes détenues après avoir longtemps lutté pour le droit de conduire, a déclaré Human Rights Watch lors du lancement de sa campagne intitulée #StandwithSaudiFeminists (« Défendre les féministes saoudiennes »), accompagnée d’une courte vidéo. Les constructeurs automobiles ont salué publiquement la décision de l’Arabie saoudite d’annuler le décret qui interdisait aux femmes de conduire, mais ont gardé le silence lors des arrestations des militantes, dont certaines sont détenues sans inculpation depuis plus de trois mois.
Cette campagne, qui débute le 11 septembre 2018, vise à presser les constructeurs automobiles de soutenir les appels à la libération des femmes injustement détenues en Arabie saoudite. Human Rights Watch a lancé la campagne après avoir contacté en vain les entreprises afin de leur recommander d’agir en faveur des femmes emprisonnées ; aucune compagnie n’y a donné suite.
« Les entreprises du secteur automobile pourront dégager des bénéfices supplémentaires à hauteur de millions de dollars suite à la décision d’accorder aux femmes saoudiennes le droit de conduire et d’acheter des voitures », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Ces entreprises devraient s’exprimer en faveur des femmes injustement incarcérées et dont l’activisme de longue date a contribué procès à créer un nouveau marché lucratif pour les constructeurs automobiles. »
Le 15 mai 2018, quelques semaines avant l’annonce du droit de conduire accordé aux femmes, le 24 juin, les autorités saoudiennes ont lancé une vaste campagne de répression contre le mouvement des droits des femmes dans ce pays. Au moins 13 activistes ont été arrêtées, dont au moins neuf sont toujours détenues sans faire l’objet inculpation. Certaines risquent jusqu’à 20 ans de prison, selon les chefs d’accusation qui pourraient etre portés contre elles. Ces neuf militantes sont Loujain al-Hathloul, Aziza al-Yousef, Eman al-Nafjan, Nouf Abdelaziz, Mayaa al-Zahrani, Hatoon al-Fassi, Samar Badawi, Nassema al-Sadah, et Amal al-Harbi.
Communiqué intégral (en anglais) :
hwww.hrw.org/news/2018/09/11/saudi-arabia-free-right-drive-activists
Campagne #StandwithSaudiFeminists (en anglais) :
www.hrw.org/StandwithSaudiFeminists
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Tweets
#ArabieSaoudite : Libérer les militantes des droits des femmes détenues https://t.co/0dgLPCR7kB #StandwithSaudiFeminists #MBS
— HRW en français (@hrw_fr) 13 septembre 2018
#ArabieSaoudite : Des activistes ayant lutté pour obtenir le droit de conduire sont en prison. Les constructeurs automobiles devraient joindre leurs voix aux appels à leur libération >> https://t.co/Ay7ZftUgqx #StandwithSaudiFeminists #MBS
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Femmes conductrices en #ArabieSaoudite: HRW interpelle les constructeurs automobiles https://t.co/QXCs4MZOyi via @yahooactufr
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Arabie Saoudite: Human Rights Watch réclame la libération des militantes emprisonnées pour avoir plaider pour l'autorisation des femmes à conduire.
— RFI (@RFI) September 12, 2018
L'organisation interpelle aussi les constructeurs automobiles.
Reportage @NicolasFalezRFI
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