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À Chemnitz, des dizaines de milliers de personnes ont contesté l’extrémisme de droite

Les autorités allemandes devraient agir rapidement contre les attaques racistes

Un drapeau affirmant que « le racisme tue » est brandi par la foule qui afflue pour assister à un concert en plein air, sous le slogan « Nous sommes plus nombreux », le 3 septembre 2018 à Chemnitz, en Allemagne. © 2018 Matthias Rietschel/Getty Images

Lundi soir, 65 000 personnes se sont dressées contre le racisme et le néonazisme en Allemagne, assistant à un concert de rock antiraciste à Chemnitz afin de condamner la récente explosion de haine et de violence d’extrême-droite dans cette ville située dans l’est du pays.

« Je veux montrer que ce n’est pas acceptable que des gens défilent dans la rue en faisant des saluts hitlériens et en hurlant des slogans nazis », a déclaré Anna, 20 ans, au magazine Spiegel.

Les spectateurs du concert étaient de loin plus nombreux que les 6 000 personnes – selon les estimations – qui avaient pris part au défilé de la droite radicale populiste la semaine précédente, lors de laquelle des néonazis avaient scandé des slogans racistes, fait des saluts hitlériens – ce qui est illégal en Allemagne – et lancé de violentes attaques collectives contre des gens perçus par eux comme non allemands, des policiers et des journalistes.

Le concert, avec son slogan #WirSindMehr (« Nous sommes plus nombreux »), était important pour montrer combien de personnes, parmi les spectateurs, rejettent le racisme et l’intolérance. À présent les politiciens et les autorités étatiques devraient montrer la même détermination, à Chemnitz et ailleurs, pour s’attaquer à ce fléau.

L’élément déclencheur des manifestations initiales était la tentative de politiser l’assassinat à l’arme blanche, le 25 août à Chemnitz, d’un Allemand de 35 ans identifié comme Daniel H., en partie d’origine cubaine – peut-être commis par deux hommes, un Irakien et un Syrien, qui ont été arrêtés par la police.

La classe politique a condamné cet assassinat et de nombreuses personnes à Chemnitz, notamment des spectateurs du concert de lundi, ont présenté leurs condoléances à sa famille. Les amis de Daniel H. ont appelé à ce que sa mort ne fasse pas l’objet d’un détournement politique.

Le ministère public utilise des vidéos pour retrouver ceux qui ont commis des abus et des attaques envers des personnes perçues comme non allemandes, et d’autres personnes, dans le sillage du meurtre.

Il est important que tous les individus coupables, aussi bien de ce meurtre que des attaques racistes, en rendent compte devant les tribunaux. Les autorités allemandes devraient traduire en justice tous les individus qui commettent des crimes, quelle que soit l’origine de la victime ou de l’agresseur.

La police de Chemnitz a admis qu’elle n’était pas préparée face aux plus graves violences des néonazis le 27 août. Il est essentiel que les autorités déploient des ressources suffisantes pour protéger les gens de ces violences, notamment les journalistes, tout en autorisant les manifestations pacifiques.

La chancelière Angela Merkel ainsi que les partis représentés au parlement allemand, excepté le parti de droite radicale populiste Alternative pour l’Allemagne (AfD), ont condamné les slogans et les attaques des néonazis. Quant à Michael Kretschmer, le ministre-président chrétien-démocrate de l’État de Saxe, où est situé Chemnitz, il a appelé les manifestants à prendre leurs distances par rapport aux néonazis. Pourtant, le 2 septembre, les dirigeants de l’AfD se sont joints aux extrémistes d’extrême-droite lors d’un défilé à Chemnitz.

Les événements de Chemnitz soulignent une fois de plus à quel point il est important de se dresser contre le racisme et l’intolérance. Pour montrer que #WirSindMehr : nous sommes plus nombreux !

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