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Yémen : Le bombardement d’un bus par la coalition s’apparente à un crime de guerre

Les pays fournisseurs d’armes risquent d’être tenus responsables de complicité de tels crimes

Des habitants de Saada, dans le nord du Yémen, regardent l’épave calcinée d’un bus scolaire le 12 août 2018, trois jours après une frappe aérienne qui a touché ce bus, tuant des dizaines de garçons et en blessant d'autres. © 2018 Mohammed Hamoud/Getty Images

(Beyrouth, le 2 septembre 2018) – La frappe aérienne menée le 9 août 2018 par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite à Dhahyan, dans le nord du Yémen, et qui a tué au moins 26 enfants et blessé au moins 19 autres, s’apparente à un crime de guerre selon Human Rights Watch. La frappe a touché un bus scolaire qui circulait à proximité d’un marché bondé. Les pays qui vendent des armes à l’Arabie saoudite devraient immédiatement mettre fin à ces livraisons, et soutenir toute enquête indépendante menée par les Nations Unies sur les violations commises par toutes les parties au conflit armé au Yémen.

Depuis l'intensification du conflit au Yémen en mars 2015, de nombreuses frappes aériennes menées par la coalition ont violé les lois de la guerre sans donner lieu à des enquêtes appropriées, et soumettant les fournisseurs d'armes au risque d’être accusés de complicité de crimes de guerre. Human Rights Watch a identifié des fragments de munitions de fabrication américaine sur les sites d’au moins 24 attaques illégales menées par la coalition au Yémen. Selon les médias, les États-Unis envisageraient de vendre prochainement des munitions à guidage de précision à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, pour un montant total de 7 milliards de dollars.

« L'attaque menée par la coalition saoudienne contre un bus rempli de jeunes garçons alourdit encore son terrible bilan de frappes ayant tué des civils lors de mariages ou de funérailles, ou alors qu’ils se trouvaient dans des hôpitaux et écoles au Yémen », a déclaré Bill Van Esveld, chercheur senior auprès de la division Droits des enfants de Human Rights Watch. « Les pays qui ont connaissance de ce sordide bilan et qui continuent néanmoins de fournir des bombes à l’Arabie saoudite risquent de se rendre complices de futures attaques meurtrières contre des civils. »

Les témoins ont identifié 34 personnes – dont 26 enfants et 4 enseignants – qui ont été tuées lors de l’attaque. Selon les témoins, toutes les victimes étaient des civils, et manifestement aucune cible militaire ne se trouvait alors dans la zone du marché. L'attaque a tué 25 garçons qui se trouvaient dans le bus, et un autre garçon qui se trouvait à proximité. L’attaque a également blessé 13 garçons qui étaient dans le bus, et six autres personnes qui se trouvaient près du véhicule.

En vertu des lois de la guerre, toutes les parties à un conflit doivent prendre toutes les mesures possibles pour s’assurer que les cibles visées soient des objectifs militaires légitimes.

Les personnes qui commettent des violations graves des lois de la guerre avec une intention criminelle – que ce de manière délibérée ou imprudente - peuvent être poursuivies pour crimes de guerre. Des individus peuvent également être tenus pénalement responsables de « faciliter » ou d’encourager la commission un crime de guerre. Tout gouvernement qui est partie à un conflit armé a l'obligation d'enquêter sur des crimes de guerre présumés commis par des membres de ses forces armées.

Communiqué intégral (détaillé) en anglais :

www.hrw.org/news/2018/09/02/yemen-coalition-bus-bombing-apparent-war-crime

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