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En Israël, un défenseur franco-palestinien des droits humains détenu sans inculpation

Le président Macron devrait évoquer l’affaire de Salah Hamouri lors de la visite de Benyamin Netanyahou

Quand dimanche, Journée internationale des droits de l’homme, le président français Emmanuel Macron rencontrera le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, le Franco-palestinien Salah Hamouri entamera son 111ème jour de détention administrative en Israël – une détention sans inculpation, ni jugement.

Salah Hamouri. © 2012 Alain Bachellier

Les autorités israéliennes ont arrêté Salah Hamouri, 32 ans, un chercheur qui travaille pour le groupe palestinien de défense des droits humains Addameer, suite à une perquisition à son domicile de Jérusalem-Est, à la fin du mois d’août. Au moment de son arrestation, Hamouri se préparait à rendre visite à sa femme et à son jeune fils à Paris. La famille a été forcée de vivre séparément depuis la décision des autorités israéliennes l’année dernière d’expulser l’épouse de Salah Hamouri, une ressortissante française, pour « raisons de sécurité ». Hamouri n’a pas pu rejoindre sa famille et a été détenu sans inculpation ni jugement depuis cette date. En septembre, un tribunal israélien a confirmé l’ordonnance administrative militaire de détention pour six mois prise à son égard, mesure susceptible d’être renouvelée.

Ce n’est pas la première fois que Salah Hamouri est placé en détention en Israël, où e les autorités l’ont déjà emprisonné entre 2005 et 2011. Après environ trois ans de détention préventive, un tribunal militaire israélien l’a condamné à sept ans de prison pour un complot présumé visant à tuer l’ancien Grand Rabbin d’Israël. En 2011, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a regretté que les aveux faits à l’audience d’Hamouri n’aient été corroborés par aucun élément de preuve. Human Rights Watch a documenté comment les procès militaires de  l’armée israélienne, dont les taux de condamnation approchent 100%, sont loin de satisfaire aux normes juridiques établies. Salah Hamouri a ensuite été libéré en 2011 dans le cadre d’un accord d’échange de prisonniers.

Le cas de Salah Hamouri n’est pas unique. Au 1er novembre, les autorités israéliennes avaient également placé Khalida Jarrar, membre du conseil d’administration d’Addameer, ainsi que 451 autres personnes en détention administrative selon les chiffres du Service pénitentiaire israélien. Alors que le droit international humanitaire autorise la détention administrative à titre exceptionnel et temporaire, le recours massif à la détention administrative par Israël durant cette 51ème année de l’occupation soulève de nombreuses questions au niveau juridique.

En octobre, le ministère français des Affaires étrangères a demandé que les droits de Hamouri soient respectés et a dit espérer sa libération, ajoutant que « l’utilisation abusive et systématique de la détention administrative porte atteinte au droit à un procès équitable et aux droits de la défense ». Le président Macron devrait profiter de sa rencontre bilatérale avec Benyamin Netanyahou pour demander que Salah Hamouri soit inculpé ou rapidement libéré. Macron devrait également insister auprès du Premier ministre israélien pour qu’il mette fin aux autres violations systématiques des droits des Palestiniens par Israël.

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