(Dhaka, le 4 octobre 2017) – Des soldats birmans ont sommairement exécuté plusieurs dizaines de musulmans rohingyas dans le village de Maung Nu, dans l'État de Rakhine (Arakan) en Birmanie, le 27 août 2017, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Des témoins ont affirmé que des soldats ont battu, agressé sexuellement, poignardé et abattu des villageois deux jours après des attaques menées par le groupe armé Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA) contre un poste-frontière et une base militaire birmane.
Human Rights Watch n'a pas été en mesure de vérifier le nombre exact de villageois tués. L'imagerie satellitaire analysée par Human Rights Watch montre la destruction presque totale des villages de Maung Nu (dont le nom local est Monu Para) et de Hpaung Taw Pyin (nom local Pondu Para), apparemment à la suite d’incendies.
« Toute l’horreur des crimes contre l'humanité commis par l’armée birmane contre les Rohingyas est reflétée dans les tueries du village de Maung Nu », a déclaré Phil Robertson, directeur adjoint de la division Asie à Human Rights Watch. « Ces atrocités exigent de la part de gouvernements préoccupés une réponse qui aille au-delà de simples paroles et qui se traduise par des mesures concrètes assorties de conséquences. »
Le 28 septembre, le Conseil de sécurité des Nations Unies s'est réuni pour discuter publiquement de la situation en Birmanie pour la première fois en huit ans, mais n'a toutefois pris aucune mesure à cette occasion. Human Rights Watch a réitéré son appel à un embargo sur les armes vendues à la Birmanie, ainsi qu’à des sanctions ciblées – y compris des interdictions de voyage et des gels d'actifs – contre les commandants impliqués dans des abus.
Human Rights Watch a mené des entretiens avec 14 survivants et des témoins de ces attaques, actuellement réfugiés au Bangladesh.
Communiqué intégral en anglais avec davantage d’informations :
www.hrw.org/news/2017/10/04/burma-military-massacres-dozens-rohingya-village