Human Rights Watch salue le rapport et l’exposé oral de la situation de la Commission d’enquête sur le Burundi.
La Commission d’enquête a récemment confirmé « la persistance d’exécutions extrajudiciaires, d’arrestations et de détentions arbitraires, de disparitions forcées, de tortures et traitements cruels, inhumains ou dégradants, et de violences sexuelles depuis avril 2015 au Burundi ». La Commission attribue la plupart de ces violations à des membres du service national de renseignement, de la police, de l’armée et de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, connus sous le nom d’Imbonerakure, des conclusions qui ont été corroborées par Human Rights Watch.
Au lieu de faire face à ses responsabilités en vertu du droit international, le gouvernement burundais est en déni total. Des fonctionnaires haut placés ont déclaré à plusieurs reprises que le Burundi est « pacifique » et « calme » et considèrent les critiques comme une obscure « conspiration ». Comme l’a indiqué un activiste burundais en exil : « Cela fait vraiment mal d’entendre notre gouvernement dire des choses pareilles. »
En tant que membre de ce Conseil, le Burundi a l’obligation de respecter les normes de droits humains les plus élevées et de coopérer avec le Conseil et ses mécanismes. Cependant, le refus flagrant du Burundi de collaborer avec la Commission – ne serait-ce que pour ouvrir ses portes et faciliter l’accès – montre son mépris du Conseil et de ses responsabilités en tant que membre.
De plus, il a interrompu sa coopération avec le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme et la Commission d’enquête a conclu, pour des motifs raisonnables, que des crimes contre l’humanité ont été commis au Burundi.
Un membre siégeant au Conseil qui s’est avéré avoir commis des crimes contre l’humanité et avoir violé toutes les normes d’adhésion, jette le discrédit sur cet organisme. Le Conseil devrait appeler l’Assemblée générale à suspendre l’adhésion du Burundi ou du moins à examiner la question à la lumière des conclusions de la Commission d’enquête.
Alors que la crise politique au Burundi s’éternise, les perspectives d’amélioration de droits humains sont très incertaines. Par conséquent, il est essentiel que le Conseil prolonge le mandat de la Commission, afin de témoigner aux victimes burundaises l’intérêt qu’elles méritent et de porter une attention accrue à la nécessité de responsabilisation en vue de mettre un frein aux pires abus et d’ouvrir la voie à la justice.