(Beyrouth, le 13 décembre 2016) – En Algérie, un journaliste qui avait entamé une grève de la faim en juillet 2016, pour protester contre son arrestation à la suite d’accusations pour lesquelles il n'aurait pas dû être poursuivi, est décédé le 11 décembre, a annoncé aujourd'hui Human Rights Watch.
Le 28 juin dernier, la police avait arrêté Mohamed Tamalt, journaliste indépendant détenteur de la double nationalité algérienne et britannique. Le tribunal de première instance de Sidi M'Hamed à Alger l'a condamné à deux ans de prison, confirmés en appel, pour « offense au Président de la République » et « diffamation envers tout corps constitué ou toute autre institution publique », en vertu des articles 144bis et 146 du Code pénal, respectivement.
« Les poursuites des autorités algériennes contre Mohamed Tamalt symbolisent leur détermination à punir la dissidence pacifique », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Il est tragique qu'un journaliste soit mort en Algérie d’une grève de la faim entamée pour protester contre son emprisonnement injuste ».
Les accusations portées contre Tamalt sont relatives à des messages diffusés sur sa page Facebook, notamment une vidéo partagée le 2 avril 2016, dans laquelle le président Abdelaziz Bouteflika salue l'ancien président français Nicolas Sarkozy, ainsi qu’un poème contenant des versets insultant Bouteflika.
L'avocat de Tamalt, Amine Sidhoum, a déclaré que le journaliste avait entamé sa grève de la faim peu après son arrestation. Il était dans le coma depuis le mois d’août et avait été hospitalisé à l'hôpital Lamine Debaghine à Alger, selon Sidhoum.