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Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU devrait de toute urgence créer une commission d’enquête sur le Burundi

Dialogue interactif renforcé sur le Burundi

Human Rights Watch accueille avec satisfaction le rapport de l’enquête indépendante des Nations Unies sur le Burundi (EINUB).

Malheureusement, depuis la dernière discussion du Conseil sur le Burundi, de graves abus des droits humains se sont perpétués sans relâche. Nous continuons de documenter des meurtres, des enlèvements, des disparitions forcées, des arrestations ou des actes de torture perpétrés par des agents de l’État et des jeunes du parti au pouvoir à l’encontre de toute personne soupçonnée de sympathiser avec l’opposition. Des groupes armés de l’opposition ont également lancé des attaques et tué des membres du parti au pouvoir. Le rapport de l’Enquête indépendante des Nations Unies sur le Burundi, publié le 20 septembre, a révélé que les experts ne pouvaient pas exclure que « certaines de ces violations graves des droits de l'homme constituent des crimes contre l'humanité. »

Le gouvernement burundais nie que des agents de l’État soient responsables de graves violations des droits humains, et est devenu plus violent et secret, tentant de masquer de nombreux abus. Le système judiciaire national est fortement influencé par le parti au pouvoir et a été incapable de rendre justice pour ces crimes de manière crédible. Le mépris flagrant du gouvernement à l’égard des droits humains a encore été illustré par le refus de sa délégation à répondre aux questions soulevées par le Comité contre la torture au mois de juillet.

Le travail de monitoring et de documentation des violations des droits humains reste d’une importance capitale, mais l’intensification des abus ces dix-huit derniers mois prouve qu’il faut faire plus. Maintenant que l’équipe d’experts indépendants a terminé son mandat, il est crucial d’approfondir leur travail et de passer au niveau supérieur sans trop attendre.

Conformément à la recommandation des experts, nous prions le Conseil de créer immédiatement, lors de cette session, une Commission d’enquête ou un mécanisme de reddition de comptes similaire sur le Burundi afin d’établir les responsabilités pour les crimes les plus graves commis dans le pays depuis avril 2015, en se fondant sur le travail effectué par l’enquête indépendante et par les équipes des Nations Unies et de l’Union africaine sur le terrain. Le Conseil devrait également envisager la recommandation des experts consistant à réexaminer la place du Burundi en tant que membre du Conseil.

La situation au Burundi ne s’améliorera ni considérablement ni durablement tant qu’il ne sera pas mis fin à l’impunité qui réside au cœur de la crise au Burundi. 

 

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