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Syrie : Permettre l’acheminement d'aide humanitaire urgente aux zones assiégées

La crise à Madaya est un signal d’alarme pour la communauté internationale

(New York, le 8 janvier 2015) - Les souffrances des civils dans la ville de Madaya, dans l’ouest de la Syrie, viennent rappeler l’urgente nécessité d'une action internationale concertée afin d’apporter une aide aux zones assiégées par les forces gouvernementales, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué en décembre dernier que sur les 400 000 personnes environ soumises à un état de siège en Syrie, 1 %  seulement avaient pu percevoir de l’aide alimentaire entre les mois de septembre et de novembre, et moins de 1 % avaient pu percevoir une assistance médicale.

Des activistes locaux et des habitants de la ville de Madaya, assiégée depuis juillet par les forces gouvernementales ainsi que par les forces du Hezbollah alliées à celles-ci, ont déclaré à Human Rights Watch lors d’entretiens téléphoniques que le gouvernement a empêché tout acheminement d'aide humanitaire depuis le mois d’octobre. Par conséquent, les habitants souffrent d'une pénurie alimentaire de plus en plus grave, et certains meurent en raison de l’absence de soins médicaux, Selon Médecins Sans Frontières, 23 patients du centre de santé que soutient cette organisation à Madaya sont morts de faim depuis le 1er décembre.

« Les souffrances des habitants de Madaya devraient servir de rappel urgent que les personnes vivant dans les zones assiégées de la Syrie ont désespérément besoin de nourriture, d'un abri sûr et de soins de santé », a déclaré Nadim Houry, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.

Des habitants de Madaya, près de Damas (Syrie), parlent avec des membres d’une mission d’observateurs de l’ONU le 6 mai 2012. La situation humanitaire dans cette ville s’est par la suite fortement dégradée, avec des conditions d’extrême malnutrition signalées en décembre 2015. © 2012 Reuters

En vertu du droit international humanitaire, toutes les parties à un conflit armé sont tenues de faciliter l'acheminement rapide et sans entrave d’aide humanitaire à tous les civils en ayant besoin, et permettre aux civils de quitter librement une zone assiégée. Il est interdit « d'utiliser contre les civils la famine » comme méthode de guerre.

Le 18 décembre dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la Résolution 2254 approuvant une feuille de route pour un processus de paix en Syrie, et demandant à toutes les parties au conflit « d’autoriser immédiatement les organismes humanitaires à accéder rapidement, en toute sécurité et sans entrave, dans l’ensemble de la Syrie, et par les voies les plus directes, à toutes les personnes dans le besoin, en particulier dans toutes les zones assiégées et difficiles d’accès ».

 

Communiqué intégral en anglais :

www.hrw.org/news/2016/01/08/syria-give-besieged-areas-urgent-aid-access

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