(Jérusalem, le 23 août 2015) - L'armée israélienne a démoli illégalement au moins 39 logements dans des communautés bédouines palestiniennes en Cisjordanie les 17-18 août, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Ces démolitions ont privé 126 personnes – dont 80 enfants – de leurs foyers. Les démolitions dans quatre communautés ont été effectuées dans le cadre d’un projet du gouvernement israélien visant le « déménagement » forcé de 7 000 Bédouins.
La destruction de propriétés privées et le transfert forcé de Palestiniens violent les obligations d'Israël en vertu du droit international relatif aux droits humains, ainsi que des lois relatives aux situations d’occupation. La Quatrième Convention de Genève interdit la destruction de propriétés privées (art. 53) et les transferts forcés de personnes (art. 49), sauf en cas de stricte nécessité pour d’« impérieuses raisons militaires ».Or, le gouvernement israélien ne soutient pas que les démolitions ou les projets de transferts de populations sont justifiés par de tels motifs militaires.
« L’escalade des démolitions illégales menées par Israël survient alors même que la Cour pénale internationale se penche sur la situation en Palestine », a observé Balkees Jarrah, juriste senior auprès du programme Justice internationale à Human Rights Watch. « La Procureure de la CPI devrait étudier ces démolitions dans le cadre de son examen préliminaire des allégations de crimes graves commis en Palestine. »
Le 17 août, la démolition de logements dans quatre communautés bédouines situées dans la zone E-1, en Cisjordanie, a privé 78 personnes de leurs foyers. Le 18 août, selon le quotidien Ha'aretz, l'armée israélienne a démoli plusieurs logements dans le village de Fusa'il, dans la vallée du Jourdain, privant ainsi 48 autres personnes de leurs foyers.
Ces opérations sont survenues suite au projet de démolition de logements dans le village de Susiya, dans le sud de la Cisjordanie, qui a suscité une vague de protestations internationales et n’a pas encore été concrétisé.
Selon le Statut de Rome de la CPI (art. 2b.viii), le « transfert direct ou indirect » d’habitants par une puissance occupante constitue un crime de guerre, tout comme « la déportation ou le transfert à l’intérieur ou hors du territoire occupé de la totalité ou d’une partie de la population ». Depuis le début de 2011, les démolitions ordonnées par le gouvernement israélien en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ont privé plus de 4 652 Palestiniens – dont 1 215 personnes en 2014 – de leurs foyers.
Communiqué intégral en anglais :
www.hrw.org/news/2015/08/23/israel-surge-unlawful-palestinian-home-demolitions