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Les dernières nouvelles concernant les combats de l'été dernier à Gaza et en Israël ont un triste air de « déjà-vu ».

Le 26 avril, l'armée israélienne a annoncé l’inculpation de trois soldats – et seulement trois soldats – pour des actes commis lors de l'offensive menée à Gaza en juillet-août, lors de laquelle Human Rights Watch et d'autres organisations ont documenté des violations présumées des lois de la guerre par les forces israéliennes ayant entraîné la mort de civils. Deux soldats ont été accusés d’avoir volé 2 420 shekels (environ 600 USD) dans une maison palestinienne, et le troisième homme a été accusé de complicité.

L'armée israélienne affirme qu’elle continue d’examiner plus de 100 « incidents exceptionnels » survenus lors des combats à Gaza, mais à moins que le système d'enquêtes internes de l'armée ne soit réformé en profondeur, les expériences passées laissent craindre que ces enquêtes n’auront pas de suites importantes. Lors de la précédente offensive terrestre menée à Gaza en 2008-09, des soldats israéliens ont été impliqués dans de nombreuses violations graves des lois de la guerre, dont certaines ont peut-être constitué des crimes de guerre. Néanmoins, seuls quatre soldats ont été reconnus coupables d’infractions, et la sanction la plus sévère a été une peine de prison de sept mois et demi prononcée contre un soldat qui avait volé la carte de crédit d'un Palestinien.

En février 2013, la commission Turkel, mise en place par le gouvernement israélien, a émis plusieurs recommandations relatives aux enquêtes menées par l'armée, y compris la préconisation que la responsabilité pénale s’applique non seulement aux soldats ayant commis des infractions, mais aussi aux commandants ayant donné les ordres ou ayant eu connaissance des infractions, ou ayant dû en avoir connaissance. Le gouvernement a pris certaines mesures positives, par exemple la récente adoption d’un règlement permettant de faire appel auprès du procureur général civil de décisions de l'avocat général de l'armée concernant des allégations de crimes de guerre. Toutefois, d’autres réformes cruciales n’ont pas encore été menées.

De son côté, le Hamas n’a ouvert aucune enquête crédible sur les tirs illégaux de roquettes et attaques au mortier par des groupes armés palestiniens contre des zones peuplées en Israël, ou au sujet d'autres crimes de guerre présumés, comme les exécutions sommaires de personnes suspectées d’espionner pour le compte d’Israël.

Les victimes palestiniennes et israéliennes de crimes de guerre n’ont eu à ce jour presque aucune opportunité d'obtenir justice. Toutefois, ceci pourrait changer, suite à la récente décision de la Palestine d’adhérer à la Cour pénale internationale, conférant ainsi à la CPI la compétence pour enquêter sur les allégations de crimes de guerre commis par toutes les parties en Cisjordanie et à Gaza.

Tribune intégrale en anglais :
https://www.hrw.org/news/2015/04/30/dispatches-deja-vu-all-over-again-gaza

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