(New York, le 9 décembre 2014) – Quatre militants syriens des droits humains de premier plan - Razan Zaitouneh, Samira al-Khalil, Wael Hamada, et Nazem Hammadi (« the Douma Four ») - sont toujours portés disparus un an après leur enlèvement, ont déclaré 54 organisations aujourd’hui. Les quatre activistes ont été enlevés à Douma, une ville près de Damas contrôlée par des groupes armés d'opposition. Les organisations ont appelé à leur libération immédiate.
Le 9 décembre 2013, vers 22h40, un groupe d'hommes armés a fait irruption dans le bureau du Centre de documentation des violations en Syrie (Violations Documentation Center, VDC), à Douma. Les hommes ont enlevé Razan Zaitouneh, la directrice du centre, son mari et collaborateur Wael Hamada, ainsi que deux autres collègues, Samira Khalil et Nazem Hamadi. On est toujours sans nouvelles à leur sujet depuis cette date.
Avril 2016 - Razan Zaitouneh candidate au Prix Martin Ennals 2016 (en anglais) :
L’un des groupes armés qui contrôlent de fait Douma est l'Armée de l'Islam, l’une des ailes du Front islamique, une coalition de groupes armés, L’Armée de l’Islam est commandée par Zahran Alloush. Le groupe armé qui détient les quatre activistes devrait immédiatement les libérer, et les autres groupes armés devraient s’assurer qu'ils seront libérés sains et saufs dans les plus brefs délais. Les pays qui soutiennent ces groupes armés, tout comme les chefs religieux et d’autres personnes influentes, devraient également faire pression pour obtenir la libération immédiate de Razan Zaitouneh et de ses collègues, et pour mettre fin aux enlèvements de civils.
Razan Zaitouneh a été l'une des avocates principales qui défendent les prisonniers politiques en Syrie depuis 2001. Depuis le début de la crise en 2011, elle a joué un rôle clé dans les efforts visant à défendre les droits humains pour tous et protéger la société civile en Syrie. Elle est la cofondatrice du centre VDC, qui surveille les violations des droits humains en Syrie, ainsi que des Comités locaux de coordination (Local Coordination Committees, LCC), qui coordonne les activités de comités locaux dans plusieurs villes et villages à travers le pays. Elle a également créé un bureau de soutien aux organisations locales (Local Development and Small Projects Support Office, LDSPS), qui fournit de l’aide aux organisations non gouvernementales situées en Ghouta orientale, l’une des provinces assiégées de la Syrie. .
Témoignage de Razan Zaitouneh avant son enlèvement (en anglais) :
Samira Khalil, une militante politique depuis de nombreuses années, a été détenue par le gouvernement syrien entre 1987 et 1991 en raison de son activisme. Après sa libération, elle a travaillé dans une maison d'édition avant de mener des activités visant à porter assistance à des familles de détenus, documenter les conditions de détention en Syrie, et aider des femmes à créer des petites entreprises à Douma.
Wael Hamada a lui aussi été un militant avant le soulèvement en Syrie. Lorsque les premières manifestations pacifiques ont éclaté dans le pays en 2011, il a été arrêté, puis libéré par le gouvernement. Il est un co-fondateur des organisations VDC et LCC. Avant son enlèvement, il travaillait sur l’apport d’assistance humanitaire aux habitants de la Ghouta orientale.
Nazim Hammadi, un avocat et poète, a été à titre bénévole l’un des principaux défenseurs, de prisonniers politiques en Syrie, avant et après le soulèvement. Il a contribué à la création de l’organisation LCC et a également travaillé sur les projets d’assistance humanitaire aux résidents de la Ghouta orientale.
Pour lire l’intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.
Organisations signataires
- Alhaqanya Organization for Law Firm and Law (Égypte)
- Alkarama Foundation
- Amnesty International
- Arab Network for Human Rights Information (ANHRI)
- Assyrian Network for Human Rights
- Badael for Sustainable Peace in Syria
- Caabu – The Council for Arab-British Understanding
- Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS)
- Center for Media and Cultural Freedom
- Center of Women Studies in Palestine
- Centre libanais des droits humains (CLDH)
- CIVICUS: World Alliance for Citizen Participation
- Damascus Center for Human Rights Studies
- Egyptian Center for Economic and Social Rights (ECESR)
- Egyptian Initiative for Personal Rights
- Euro Mediterranean Human Rights Network (EMHRN)
- European Women Initiative
- Every Casualty (Royaume-Uni)
- Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH)
- Femmes pour la Démocratie
- Fraternity Center for Democracy and Civil Society
- Freedom House (États-Unis)
- Front Line Defenders
- Gulf Center for Human Rights Studies (GCHRS)
- HIVOS – Humanist Institute for Cooperation with Developing Countries
- HRDAG – Human Rights Data Analysis Group
- Human Rights Watch (HRW)
- Humanrights.ch / MERS (Suisse)
- Institute for War and Peace Reporting (IWPR)
- International Service for Human Rights (ISHR)
- Kesh Malak Organization (Aleppo, Syrie)
- Kurdish Organization for Human Rights in Syria (DAD)
- Kvinna till Kvinna Foundation (Suède)
- Lawyers for Lawyers (Pays-Bas)
- Local Development and Small Projects Support office (LDSPS)
- Maan Organization for Supporting Women Issues
- No Peace without Justice (NPWJ)
- Nuestra Aparente Rendición Association
- Organisation mondiale contre la torture (OMCT)
- Pax Christi International
- PAX for Peace (Pays-Bas)
- RAW in WAR (Reach All Women in War)
- Swedish Network for Democracy and Human Rights (Suède)
- Syria Campaign
- Syria Justice and Accountability Center (SJAC)
- Syrian Association for Citizenship
- Syrian Center for Media and Freedom of Expression (SCM)
- Syrian Center for Studies and Legal Researches
- Syrian Human Rights Network (SHRN)
- Syrian Liberals Lawyers Association
- Syrian Observatory for Human Rights, UK
- Syrians for Citizenship State
- The Day after Association (TDA)
- Violations Documentation Center in Syria (VDC)
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