(Bagdad, le 9 janvier 2014) - Les forces gouvernementales irakiennes semblent avoir recouru sans discernement à des tirs de mortier dans des zones civiles dans la province d'Anbar, tandis que des combattants d'Al-Qaïda et de divers groupes armés locaux ont attaqué des quartiers densément peuplés, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Ces méthodes de combat manifestement illégales par toutes les parties au conflit ont fait des victimes civiles et occasionné d’importants dommages matériels. En outre, un blocus de Falloujah et Ramadi mis en place par le gouvernement irakien limite fortement l’accès à la nourriture, à l'eau et au carburant pour les populations de ces villes.
Selon plusieurs témoignages recueillis par Human Rights Watch, les forces de sécurité gouvernementales ont riposté à des attaques par des groupes armés d'Al-Qaïda dans la nuit du 1er janvier avec des attaques au mortier et des tirs contre des zones résidentielles, apparemment sans même que des combattants d’Al-Qaïda s’y trouvent dans certains cas. Les forces de sécurité ont ensuite encerclé certaines villes, selon les témoins .
« Le gouvernement irakien doit faire face d’urgence à la menace que représente Al-Qaïda, mais pas en tuant de manière illégale des citoyens », a déclaré Sarah Leah Whitson , directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Les civils sont pris entre deux à Anbar, et le gouvernement semble ne rien faire pour les protéger. »
Le droit international humanitaire s’applique à toutes les parties à un conflit armé, qu’il s’agisse des forces armées d'un État ou de groupes armés non étatiques. Selon les lois de la guerre, toutes les parties sont soumises à une interdiction d’attaquer délibérément des civils, ou de mener des attaques qui ne font pas de distinction entre civils et combattants, ou qui sont susceptibles de causer un préjudice disproportionné à la population civile. Les forces armées gouvernementales ainsi que les groupes armés non étatiques doivent prendre toutes les précautions possibles pour minimiser les dommages causés aux civils, notamment en évitant tout déploiement dans des zones densément peuplées. Les civils doivent être autorisés à quitter en toute sécurité les zones où des combats ont lieu.
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