Skip to main content

Afrique du Sud : L’archevêque Makgoba condamne la violence contre les personnes LGBTI

Une déclaration filmée constitue un appel aux leaders africains

(Banjul, le 22 octobre 2013) – Dans une vidéo diffusée aujourd’hui par Human Rights Watch, l'archevêque anglican d'Afrique du Sud appelle à mettre fin à la violence et à la discrimination sur la base  de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, réelle ou perçue.  

Les remarques du Révérend Thabo Makgoba, archevêque anglican du Cap et chef de l’Église anglicane en Afrique australe, mettent en cause les arguments avancés par plusieurs gouvernements africains selon lesquels la culture, la tradition et la religion justifient la marginalisation des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués (LGBTI).

« N’ayez pas peur », a déclaré l’archevêque Makgoba dans son message. « On vous a confié cette mission consistant à aider le reste de l’humanité à se rendre compte que nous devons tous nous estimer et nous respecter les uns les autres. Certains disent que [l’homosexualité] est « non-africaine » et je leur réponds que l'amour transcende les cultures ».

Human Rights Watch a interrogé l’archevêque pour cette vidéo réalisée dans le cadre d’une initiative visant à faire entendre les voix soutenant le mouvement LGBTI en Afrique.

La déclaration de Makgoba vient renforcer les efforts persistants de son prédécesseur, Desmond Tutu, lauréat du prix Nobel de la paix, dans la lutte contre l’homophobie et la transphobie en Afrique et autour du monde, a indiqué Human Rights Watch. Tutu s’est élevé contre un certain nombre de lois et pratiques qui enfreignent les droits des personnes LGBTI, parmi lesquelles le projet de loi ougandais « anti-homosexualité » et la criminalisation au Burundi des relations homosexuelles en 2009.

« Lorsque vous violentez quelqu’un sur la base de sa différence, c’est non seulement le violenter mais s’abaisser soi-même  », déclare Makgoba dans la vidéo. Il exhorte les leaders à assumer leur « responsabilité morale de faire cesser la violence contre les personnes différentes ».

La déclaration de Makgoba a été diffusée alors que les violences contre les personnes LGBTI en Afrique s’intensifient. Au Cameroun, Eric Ohena Lembembe, un activiste gay, a été assassiné en juillet 2013 mais les représentants du gouvernement ont refusé de reconnaître que ce meurtre pouvait être un crime motivé par la haine. En Afrique du Sud, les lesbiennes et bisexuelles et les personnes non conformes de genre subissent en permanence des viols et des agressions ; l'assassinat de Duduzile Zozo en juillet est l’exemple le plus récemment signalé de cette violence ciblée.

« La déclaration de l’archevêque Makgoba devrait servir d’appel aux leaders nationaux, religieux et culturels de toute l’Afrique qui soutiennent les droits des personnes LGBTI afin qu’ils s’expriment publiquement à ce sujet », a indiqué Graeme Reid, directeur du programme Droits LGBT à Human Rights Watch. « Et le message de l'archevêque prônant le respect des droits de chacun devrait inciter les leaders qui se sont opposés aux droits des personnes LGBTI à revoir leur position ».

Your tax deductible gift can help stop human rights violations and save lives around the world.

Région/Pays
Thème