Il y a maintenantune infime chance pour que le Conseil de sécurité des Nations Unies réponde au massacre en Syrie en imposant une surveillance internationale des armes chimiques de la Syrie, comme suggéré par la Russie. Cette étape pourrait empêcher l'utilisation future de ces armes abominables. En revanche, cela ne rendra pas justice aux victimes innombrables de la guerre (y compris aux centaines de civils tués le 21 août, probablement par les forces gouvernementales en utilisant du gaz Sarin). Cela ne préviendrapas non plusle meurtre délibéré ou aveugle de civils avec des armes conventionnelles, qui sont responsables de l'écrasante majorité des morts à ce jour.
Mais les membres du conseil de sécurité pourraient contribuer à rendre justice aux civils de tous bords en insistant sur une saisine immédiate de la Cour pénale internationale (CPI), qui enquêterait sur les crimes de guerre et autres atrocités commises par le gouvernement et les forces rebelles. Personne ne prétend que la courpeut arrêter le massacre du jour au lendemain, mais donner à la CPI le mandat d'enquêter sur les crimes graves en Syrie obligerait les dirigeants et autres personnes qui pourraient un jour se retrouver au banc des accusés à réfléchir à deux fois avant d’agir.
La Russie (encouragée par la Chine) se plaint de violations par les rebelles, mais a jusqu'ici bloqué toute action au Conseil de sécurité pour obliger les parties au conflit à rendre des comptes. Et alors que le président américain Barack Obama et le secrétaire d'Etat John Kerry parlent de « responsabilité », d’ « impunité » et de « punition », les Etats-Unis se refusent toujours à appuyerouvertementle renvoi de la situation en Syrie devant la CPI. Quelque 64 pays, dont six actuels membres du Conseil de sécurité - la France, le Royaume-Uni, au Luxembourg, l'Argentine, l'Australie et la Corée du Sud - ont publiquement soutenu l’implication de la cour. Il est grand temps que la Chine, la Russie et les Etats-Unis suivent leur exemple.