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La vie dans les zones contrôlées par les rebelles du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo est marquée par la souffrance et la peur quotidiennes. Les familles vivent dans la crainte que leurs enfants soient envoyés de force sur les lignes de front, que leurs femmes, sœurs et mères soient violées dans les champs ou que leurs frères et maris soient tués s’ils sont soupçonnés de soutenir « le mauvais camp ».

Au cours des deux dernières semaines seulement, des combattants du M23 ont exécuté deux chefs locaux, poignardé et tué un garçon par balle et abattu au moins trois autres hommes. Leur bombardement de quartiers peuplés à Goma et aux alentours a tué au moins sept civils et fait plus de 40 blessés. Une fille de 16 ans a été tuée alors qu’elle prenait un bain lorsqu’un obus de mortier a atterri à côté de sa maison. Un garçon de 14 ans a été tué pendant son sommeil lorsqu’un obus de mortier a touché sa maison. Un autre obus de mortier a atterri sur une école, tuant un enfant qui jouait.

Depuis avril 2012, les rebelles ont commis des crimes de guerre généralisés, y compris des exécutions sommaires, des viols et le recrutement forcé d’enfants. Malgré cela, le Rwanda les a approvisionnés en armes et en munitions, leur a fourni de nouvelles recrues et les a soutenus avec des forces militaires.D’autres groupes armés ainsi que des militaires congolais ont également perpétré de graves abus.

Des combats intenses entre le M23 et l’armée congolaise ont repris le 21 août 2013. Cette fois, la force de maintien de la paix des Nations Unies au Congo, y compris sa nouvelle brigade d’intervention, a appuyé l’armée congolaise par des attaques en hélicoptères, des tirs d’artillerie et des troupes au sol. Le M23 s’est replié le 30 août, cédant à l’armée congolaise des positions stratégiques au nord de Goma.

Des hauts fonctionnaires de l’ONU nous ont indiqué que seule une armée régulière pouvait résister à autant de tirs lourds et nourris, pendant une telle durée, et qu’il était évident que le M23 recevait des renforts quotidiens. Les villageois qui vivent le long de la frontière entre la RD Congo et le Rwanda nous ont raconté qu’ils ont vu des mouvements de troupes et d’armements de grande ampleur entre ces deux pays. Certains ont dit qu’ils avaient été forcés de transporter des munitions depuis le Rwanda jusqu’aux positions militaires du M23 en RD Congo.

Une nouvelle opportunité pour mettre fin aux abus généralisés se profile. Les forces de l’ONU ont montré une volonté de prendre des mesures pour protéger les civils. Les États-Unis ont publiquement appelé le Rwanda à cesser tout soutien au M23. Le Secrétaire général des Nations Unies a téléphoné au président rwandais Paul Kagame pour exhorter à la retenue, et l’ONU a indiqué qu’elle disposait de « rapports cohérents et crédibles » sur l’entrée de troupes rwandaises en RD Congo ces derniers jours. Une visite d’envoyés spéciaux de l’ONU, des États-Unis, de l’Union européenne et de l’Union africaine dans la région des Grands Lacs doit démarrer mercredi. Les chefs d’État de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, qui inclut le Rwanda et la RD Congo, doivent se rencontrer jeudi.

C’est l’occasion d’user de tout le poids diplomatique possible pour mettre un terme aux atrocités perpétrées contre les civils par le M23 et pour appeler le Rwanda à cesser tout soutien aux rebelles et à exercer son influence afin que tout accord accepté par le M23 ne récompense pas les criminels de guerre. Dans le cas contraire, Kigali devrait faire face à de nouvelles actions internationales, notamment des sanctions ciblées et un arrêt de l’aide militaire.

 

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