(Londres, le 2 juin 2013) - Les forces gouvernementales syriennes et les milices combattantes ont l’obligation de permettre aux civils de quitter Al-Qusayr et les villes avoisinantes en toute sécurité, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Des milliers de civils ont déjà fui Al-Qusayr à la suite de l’offensive des forces gouvernementales qui a débuté en avril. Toutefois, selon les témoignages de militants locaux de l'opposition, les récentes attaques par les forces gouvernementales contre des civils tentant de fuir - y compris une attaque signalée le 31 mai - a rendu de telles fuites très difficiles et exposent les civils qui demeurent à Al-Qusayr, dont de nombreux blessés, à de graves dangers.
Human Rights Watch a exprimé sa profonde inquiétude concernant la sécurité de la population civile qui se trouve bloquée à Al-Qusayr et aux alentours, ainsi que pour la sécurité des combattants blessés ou capturés, quel que soit leur camp. Les gouvernements qui partagent cette préoccupation devraient presser les autorités syriennes de respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, notamment en s’abstenant de prendre des civils pour cible, en permettant aux agences humanitaires d’acceder immédiatement à cette région, et en traitant humainement tout detenu.
« Toute force armée qui empêche les civils de quitter Al-Qusayr commet des violations graves des lois de la guerre », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de le division Moyen Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.
Le 30 mai, le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies a adopté la résolution A/HRC/23/L.1, qui exige que les autorités syriennes « autorisent les organismes des Nations Unies et les organisations humanitaires à se rendre librement, sans aucune restriction, auprès de tous les civils touchés par la violence, en particulier à Al Qusayr, notamment en autorisant de toute urgence les opérations humanitaires transfrontalières ».
En vertu du droit international humanitaire, les parties belligérantes doivent « autoriser et faciliter le passage rapide et sans encombre de secours humanitaires destines aux personnes civiles dans le besoin ». Nier aux civils l’accès à la nourriture et aux soins médicaux constitue une violation grave du droit international humanitaire, et toute attaque délibérée « contre le personnel, les installations, le matériel, les unités ou les véhicules » employés dans les efforts de secours constitue un crime de guerre.
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit de toute urgence déférer la situation en Syrie à la Cour pénale internationale, l'organe le plus habilité à traiter les violations graves des droits humains commises par toutes les parties en Syrie, a déclaré Human Rights Watch.
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