(Moscou) – Les autorités chargées de l’application de la loi en Russie devraient rapidement mener une enquête rigoureuse sur les récentes attaques perpétrées à Nijni-Novgorod contre un éminent défenseur des droits humains, des membres de sa famille, ainsi que ses collègues, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Le gouvernement russe devrait exiger des comptes des individus responsables et respecter son engagement à garantir un environnement de travail normal aux militants de la société civile.
Ces attaques ont eu lieu peu avant la tenue d’un rassemblement pro-démocratie prévu le 4 novembre dans la ville de Nijni-Novgorod, située à environ 430 kilomètres (270 milles) à l’est de Moscou. Des assaillants non identifiés ont vandalisé l'appartement et le bureau du défenseur des droits humains Stanislav Dmitrievski.
« Nous sommes très préoccupés par ces agressions et par les menaces sous-jacentes pesant sur la sécurité de Dmitrievsky et de sa famille », a déclaré Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch. « Il s’agit manifestement d’une nouvelle tentative d’intimider et de discréditer les critiques politiques en Russie. »
Les partenaires internationaux de la Russie devraient presser le Kremlin d’agir pour améliorer l'environnement pour la société civile en Russie, qui s’est fortement dégradé ces derniers temps, a ajouté Human Rights Watch.
Deux individus masqués ont vandalisé l’appartement de Dmitrievsky à 4h30 du matin le 4 novembre, alors qu’il était absent et que sa femme et sa fille adolescente s’y trouvaient, seules. Ils ont brisé les fenêtres de l'appartement, situé au rez-de-chaussée d’un immeuble, et endommagé la serrure de la porte. Ils ont été filmés à leur insu par des caméras que Dmitrievsky avaient installées à la suite de précédentes attaques et menaces.
La même nuit, la serrure de l’appartement de la fille aînée de Dmitrievsky, qui vit seule dans un autre quartier de Nijni-Novgorod, a été endommagée de manière semblable.
Ces actions ont eu lieu trois jours après un autre acte de vandalisme dans la nuit du 1er novembre, également à 4h30, visant cette fois-ci le bureau du Groupe des personnes libres que codirige Dmitrievsky. Cette association travaille de près avec le Conseil civil, une coalition qui organise régulièrement des rassemblements pro-démocratie.
Quatre individus masqués ont brisé les fenêtres du bureau avec des marteaux et des barres de fer, et ont pénétré les lieux qu’ils ont inondés de peinture orange. Il s’agissait manifestement d’une allusion à la «révolution orange» en Ukraine de 2004 ; les adversaires des manifestants en Russie les accusent fréquemment de vouloir déclencher une « révolution orange » dans le pays.
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