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Le prix Alison Des Forges 2012 est attribué à deux défenseurs des droits humains congolais et libyen

L'abbé Benoît Kinalegu (RDC) et Salah Marghani (Libye) participeront aux Dîners annuels avec quatre lauréats du prix 2011

Mise à jour: Salah Marghani a été nommé ministre de la Justice de la Libye le 31 octobre 2012, et ne sera donc pas en mesure, dans le cadre de ses nouvelles fonctions, d'accepter le prix Alison Des Forges décerné par Human Rights Watch.

(New York) - Deux défenseurs courageux et infatigables des droits humains ont été désignés comme lauréats du prestigieux prix Alison Des Forges pour leur engagement exceptionnel en faveur des droits humains (Alison Des Forges Award for Extraordinary Activism), a annoncé Human Rights Watch aujourd'hui. L’abbé congolais Benoît Kinalegu et l’avocat libyen Salah Marghani font porter haut et fort leur voix en faveur de la justice dans leur pays, travaillant sans relâche pour protéger les droits et la dignité d'autrui. Ils se joindront à quatre autres lauréats internationaux du prix à qui un hommage solennel sera rendu lors des dîners annuels des « Voix pour la justice» organisés par Human Rights Watch dans 15 villes à travers le monde en novembre 2012.

Le prix est nommé en honneur d'Alison Des Forges, conseillère principale de la division Afrique de Human Rights Watch pendant près de vingt ans, qui a péri dans un accident d'avion survenu dans l’État de New York le 12 février 2009. Alison Des Forges était la principale spécialiste mondiale du Rwanda, du génocide de 1994 et de ses séquelles. Le prix décerné annuellement par Human Rights Watch rend hommage à son engagement exceptionnel en faveur des droits humains. Il salue le courage de personnes qui risquent leur vie pour créer un monde exempt de violence, de discrimination et d'oppression.

« Ces défenseurs des droits humains ont porté haut et fort leur voix et ont aidé des personnes qui avaient besoin de protection dans certaines des situations les plus dangereuses et difficiles au monde », a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch. « Ils nous démontrent que le courage et la persévérance peuvent faire la différence, même pendant les périodes de conflit et de transition violente. »

Les lauréats du prix Alison Des Forges décerné par Human Rights Watch en 2012 sont :

  • L’abbé Benoît Kinalegu, prêtre congolais et directeur de la Commission diocésaine Dungu-Doruma pour la justice et la paix, qui dénonce les exactions commises par l'Armée de résistance du Seigneur et œuvre pour la réhabilitation de ses victimes ; et
  • Salah Marghani, avocat et militant libyen des droits humains, qui a œuvré pour faire connaitre la vérité sur les violations des droits humains perpétrées sous le régime de Mouammar Kadhafi et les exactions qui continuent de se produire.

Un hommage leur sera rendu lors de dîners organisés à Santa Barbara et Los Angeles, puis Kinalegu se rendra aussi à Silicon Valley et San Francisco, et Marghani à Beyrouth.

Les lauréats du prix 2011, qui seront également en tournée en Europe et en Amérique du Nord cette année, sont les suivants :

  • Sihem Bensedrine, journaliste et militante tunisienne à la tête du Groupe de travail arabe pour la surveillance des médias, et porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie, qui se rendra à Amsterdam et à Genève ;
  • Anis Hidayah, directrice exécutive de Migrant Care, une organisation indonésienne dont la mission est de protéger les droits de millions de travailleuses et travailleurs migrants, qui se rendra à Oslo et Zurich ;
  • Farai Maguwu, directeur du Centre de recherche et développement (Center for Research and Development) dans l'est du Zimbabwe, qui dénonce avec force les exactions commises dans les gisements de diamants de Marange, et se rendra à Genève, Londres et Paris ; et
  • Consuelo Morales, directrice de l’organisation Citoyens en faveur des droits humains (Citizens in Support of Human Rights), basée à Monterrey (Mexique), qui dénonce les exactions de la « guerre contre les stupéfiants » au Mexique, et se rendra à Chicago, New York et Toronto.

Les équipes de Human Rights Watch travaillent en étroite collaboration avec de nombreux défenseurs des droits humains dans le cadre des enquêtes menées par l'organisation dans quelque 90 pays à travers le monde. L’organisation rend hommage à plusieurs de ces défenseurs au cours de ses dîners annuels « Des voix pour la justice ». En 2012, Human Rights Watch tiendra des dîners à Amsterdam, Beyrouth, Chicago, Genève, Londres, Los Angeles, Munich, New York, Oslo, Paris, San Francisco, Santa Barbara, la Silicon Valley, Toronto et Zurich.

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L’abbé Benoît Kinalegu, République démocratique du Congo
L’abbé Benoît Kinalegu dénonce les exactions commises en République démocratique du Congo par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et œuvre pour réhabiliter ses victimes. Le groupe rebelle LRA terrorise les citoyens en Afrique centrale en tuant, violant et en enlevant des civils, notamment des enfants. L’abbé Kinalegu a aidé à établir un réseau d'alerte précoce pour signaler toute activité suspectée de la LRA par radio, et il travaille également sur des programmes de réhabilitation pour les personnes enlevées par la LRA et qui se sont échappées. Il est devenu une voix puissante exhortant la communauté internationale à traduire les commandants de la LRA en justice. Human Rights Watch rend hommage à l’abbé Kinalegu pour son engagement à protéger les civils et à mettre fin à la menace présentée par la LRA.

Sihem Bensedrine, Tunisie
La journaliste et militante Sihem Bensedrine a œuvré pendant plus de vingt ans pour dénoncer les violations de droits humains en Tunisie et défendre la liberté d'expression. Elle a cofondé le Conseil national pour les libertés en Tunisie, l'Observatoire pour la liberté de la presse, de l’édition et de la création, et Kalima, une station de radio et un site Web d’information indépendants. Bien qu’ayant été emprisonnée, passée à tabac et continuellement harcelée par le gouvernement de Ben Ali renversé en janvier 2011, l’engagement public de Sihem Bensedrine en faveur des droits humains n'a jamais faibli. Human Rights Watch lui rend hommage pour son immense courage et sa persévérance dans la dénonciation des exactions et le plaidoyer en faveur d’une réforme des droits humains en Tunisie.

Anis Hidayah, Indonésie
Anis Hidayah, directrice exécutive de l’organisation Migrant Care basée à Jakarta, en Indonésie, intervient au nom des millions de femmes et d’hommes indonésiens qui partent chercher du travail à l'étranger pour nourrir leurs familles et qui sont confrontés à des risques sérieux d'exactions. Comme Migrant Care et Human Rights Watch l’ont documenté, les travailleurs domestiques indonésiens en Malaisie, en Arabie saoudite et au Koweït travaillent souvent jusqu'à 18 heures par jour, sept jours sur sept. Nombre d’entre eux ne sont pas payés ; certains sont enfermés, battus ou violés par leurs employeurs. Human Rights Watch rend hommage à Anis Hidayah pour le dévouement dont elle fait preuve afin d’exposer et de mettre un terme aux exactions flagrantes dont les travailleurs domestiques migrants indonésiens font l’objet.

Farai Maguwu, Zimbabwe
En tant que directeur du Centre pour la recherche et le développement du Zimbabwe, Farai Maguwu a mené des recherches approfondies documentant les exactions effroyables perpétrées dans les gisements de diamants de Marange. Après avoir rencontré un observateur du dispositif de certification du Processus de Kimberley (organisme mondial de contrôle de l’industrie des diamants) en mai 2010 pour discuter des exactions qu’il avait découvertes à Marange, Farai Maguwu a été arrêté, emprisonné et torturé au motif qu’il avait communiqué des informations erronées. Human Rights Watch rend hommage à Farai Maguwu pour son courage extraordinaire dans ses travaux visant à faire cesser les violations flagrantes des droits humains commises dans toute la région.

Salah Marghani, Libye
Salah Marghani est un militant des droits humains et avocat à Tripoli, en Libye, qui a œuvré pour révéler la vérité sur les atrocités de droits humains commises sous Mouammar Kadhafi et sur les exactions qui continuent de se produire aujourd'hui. Pendant le conflit de l'an dernier, quand un soulèvement populaire a conduit à une révolte contre Kadhafi, Salah Marghani a réuni un groupe d'avocats pour documenter les exactions et conduire les victimes et les témoins en lieu sûr. Pendant la guerre, il a fondé le Groupe libyen de détection de violations de droits humains, qui fait pression pour la liberté d'expression, rend visite aux prisonniers, s’entretient avec les victimes d'exactions et réclame des réformes. Il est une voix principale s’exprimant en Libye pour les droits et la justice. Human Rights Watch rend hommage à Salah Marghani pour sa détermination à révéler la vérité et faire pression pour les libertés en Libye, tant par le passé qu’à l’heure actuelle.

Consuelo Morales, Mexique
Consuelo Morales œuvre au Mexique pour défendre les victimes de violations des droits humains et exiger des comptes à leurs auteurs. Les forces de l’ordre y ont commis des violations généralisées contre des civils – notamment la torture, le viol et les « disparitions » – pourtant leurs crimes ne font pratiquement jamais l’objet d’enquêtes. Malgré des menaces persistantes, l'association à laquelle appartient Consuelo Morales a mané des campagnes dans l'état de Nuevo León afin de documenter ces abus, suivre en justice les dossiers clés et apporter un soutien crucial aux victimes tant des forces de l’ordre que des violents cartels de la drogue. Human Rights Watch rend hommage à Consuelo Morales pour ses efforts pour mettre fin à l'impunité et aider les victimes d'exactions commises dans le contexte de la « guerre aux contre les stupéfiants » au Mexique.

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