Mise à jour : Dans la nuit du 25 octobre, Fabián Nsue et ses codétenus ont été transférés de la prison de Black Beach au poste de police central de Malabo, surnommé «Guantánamo». Fabián Nsue et trois autres détenus ont été libérés sans avoir été inculpés, dans la soirée du 30 octobre 2012. Le client de Nsue, Agustín Esono Nsogo, demeure incarcéré.
(Washington, le 24 octobre 2012) - Les autorités de la Guinée équatoriale devraient immédiatement ouvrir une enquête sur ce qui semble être la disparition forcée d'un éminent avocat défenseur des droits humains, que l’on a pas revu depuis le soir du 22 octobre, ont déclaré EG Justice et Human Rights Watch aujourd'hui.
Fabián Nsue Nguema, un éminent avocat défenseur des droits humains qui est aussi actif auprès d’un parti d'opposition, s'est rendu à la prison de Black Beach, à Malabo, la capitale du pays, dans l'après-midi du 22 octobre afin d’y visiter un client. Il était encore en contact téléphonique depuis la prison avec des personnes qui lui sont proches un peu avant 17 heures. On est sans nouvelle de lui depuis lors.
Nsue a été harcelé par le gouvernement à de nombreuses reprises, ce qui laisse craindre qu'il ait puisse être illégalement détenu. En 2002, il a été torturé alors qu’il était détenu par des autorités gouvernementales.
« La disparition de Fabian Nsue alors qu’il visitait une prison est très préoccupante », a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. « Le gouvernement doit de toute urgence ouvrir une enquête sur cette situation, déterminer si Nsue est détenu au secret en violation du droit national et international, et indiquer publiquement le lieu de sa détention. »
La loi équato-guinéenne interdit les détentions secrètes et sans mandat, et stipule que les accusations portées contre un accusé doivent être déposées dans les 72 heures suivant son arrestation. Les autorités ont violé cette loi à de multiples occasions ces derniers mois, y compris suite aux arrestations de Florentino Manguire et de Wenceslao Mansogo.
Toute disparition forcée – la privation de liberté suivie d’un refus de reconnaître cette privation de liberté ou de fournir des informations sur le lieu de détention de la personne concernée – constitue en vertu du droit international un crime proscrit en toutes circonstances.
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