(New York, le 3 février 2012) - L'armée syrienne et les services de sécurité ont détenu et torturé des enfants en toute impunité au cours de l'année écoulée, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Human Rights Watch a recensé au moins 12 cas d'enfants détenus dans des conditions inhumaines et torturés, ainsi que des cas d’enfants tués par balle alors qu’ils se trouvaient chez eux ou dans la rue. Human Rights Watch a également documenté l’arrestation d’enfants dans des écoles, et l'utilisation par le gouvernement de nombreuses écoles en tant que centres de détention, de bases militaires ou de casernes improvisées, et de sites hébergeant des tireurs embusqués.
Human Rights Watch a exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à exiger que le gouvernement syrien mette fin aux diverses violations des droits humains actuellement commises, et coopère avec la commission d'enquête mise en place par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, ainsi qu’avec la mission d'observation de la Ligue arabe. Le gouvernement syrien devrait en outre cesser de déployer des forces de sécurité dans les écoles et dans les hôpitaux, a ajouté Human Rights Watch.
« Les enfants n'ont pas été épargnés par l'horreur de la répression en Syrie », a commenté Lois Whitman, directrice de la division Droits des enfants à Human Rights Watch. « Les forces de sécurité syriennes ont tué, arrêté, et torturé des enfants chez eux, dans leurs écoles, et dans la rue. Dans plusieurs cas, les forces de sécurité ont pris pour cible des enfants de la même manière qu’ils ont pris pour cible des adultes. »
Human Rights Watch a documenté le recours généralisé à la violence par le gouvernement contre des manifestants pacifiques, sous forme de meurtres systématiques, de passages à tabac et d’actes de torture y compris par électrochocs, ainsi que la détention de personnes en quête de soins médicaux.
Human Rights Watch a interrogé plus de 100 personnes détenues par les forces de sécurité syriennes dans plusieurs villes à travers la Syrie depuis le début des manifestations en mars 2011, dont plusieurs enfants ainsi que des adultes qui ont vu des enfants détenus lors de leur propre incarcération. Les personnes interrogées ont décrit le recours généralisé à la torture dans les centres de détention, même à l’encontre des plus jeunes détenus, au-delà des 12 cas documentés spécifiquement par Human Rights Watch.
Des enfants, dont certains à peine âgés de 13 ans, ont indiqué à Human Rights Watch que des officiers les avaient maintenus en isolement, les ont brutalement battus et électrocutés, brûlés avec des cigarettes, et les avaient suspendus avec des menottes métalliques, parfois pendant des heures, à quelques centimètres du sol. Tous les enfants interrogés ont déclaré avoir reçu des quantités insuffisantes de nourriture et d’eau lors de leur détention, et dans la plupart des cas, aucun traitement médical pour les blessures liées aux tortures subies.
Parmi les lieux où les enfants ont affirmé avoir été torturés figurent les centres de détention gérés par les services de sécurité militaire à Homs et à Tartous, ainsi que les centre de détention « Palestine » et « 291 » à Damas.
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