(Manama, le 23 novembre 2011) - Le rapport que vient de publier la Commission d'enquête indépendante de Bahreïn confirme que le gouvernement bahreïnien a été responsable de violations systématiques et flagrantes des droits humains lors de la répression de manifestations pro-démocratie en début d’année, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Le rapport conclut que l’absence d’une obligation pour les autorités bahreïniennes de rendre des comptes s’est traduite par une « culture de l'impunité », et a conduit à des violations systématiques du droit international relatif aux droits humains, ainsi que des lois de Bahreïn.
Le rapport de 489 pages décrit les divers abus pratiqué de façon systématique par les services de sécurité bahreïniens, par l’armée et par le pouvoir judiciaire. Parmi ces abus figurent l'utilisation excessive de la force contre des manifestants, faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés, le recours à des arrestations et détentions arbitraires, des actes de violence physique et psychologique à l’encontre de détenus qui dans « de nombreux cas » pouvaient être qualifiés de torture, ainsi que diverses violations du droit à un procès équitable. Le rapport évoque également les licenciements abusifs et les renvois sans préavis de milliers de professionnels, travailleurs et étudiants bahreïniens.
« Les conclusions de la commission d’enquête indépendante de Bahreïn confirment les constats de Human Rights Watch et d'autres organisations au sujet de la campagne punitive menée par les autorités bahreïniennes en guise de représailles contre les manifestants pro-démocratie », a observé Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.
Le roi Hamad bin Isa Al Khalifa a créé la Commission d'enquête indépendante par décret en juin 2011. La commission a été présidée par Mahmoud Cherif Bassiouni, un juriste égyptien qui a auparavant mené des enquêtes sur des crimes de guerre présumés commis en Libye et en ex-Yougoslavie. Les quatre autres membres de la commission étaient Sir Nigel Rodley, ancien rapporteur spécial de l'ONU sur la torture ; Philippe Kirsch, ancien président de la Cour pénale internationale ; Badria Al Awadhi, experte du droit international et de la charia (loi islamique) ; ainsi que Mahnoush H. Arsanjani, ancienne conseillère juridique des Nations Unies.
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