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Grèce : L’hôte des Jeux olympiques spéciaux manque à ses propres obligations envers les personnes handicapées

Le gouvernement doit prendre des mesures d'urgence pour remédier aux déplorables conditions des centres pour enfants et adultes handicapés mentaux

(Londres, le 27 juin 2011) - La Grèce doit prendre des mesures pour améliorer les droits des personnes handicapées, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Du 25 juin au 4 juillet 2011, la Grèce est l'hôte des Jeux olympiques spéciaux d'été, la plus grande manifestation sportive du monde réservée aux handicapés mentaux.

Dans une lettre commune, datée du 14 juin, Human Rights Watch et le Forum européen des personnes handicapées ont exhorté le ministre grec de la Santé Andreas Loverdos à prendre des mesures immédiates pour mettre fin aux mauvais traitements dont sont victimes les enfants et les adultes handicapés mentaux au Centre de soins pour enfants de Lechaina, et notamment de renoncer à l'utilisation de lits-cages et de sangles pour restreindre les mouvements, et à l'administration routinière de calmants.

« Si la Grèce souhaite réellement respecter les idéaux des Jeux olympiques spéciaux, elle doit réagir face aux violences notoires, attestées par des enquêtes, exercées contre des enfants et des adultes handicapés mentaux sur son territoire », a déclaré Shantha Rau Barriga, chercheuse sur les droits des personnes handicapées à Human Rights Watch. « Le gouvernement doit mettre fin à l'utilisation de lits-cages, à la restriction de mouvements et à l'administration routinière de calmants dans le centre de Lechaina. »

En mars, le médiateur adjoint du pays, M. Giorgos Moschos, a rendu public ses rapports d'inspection suite à son enquête menée sur le centre en 2009.

Sur la base des informations contenues dans ces rapports et celles communiquée par le médiateur, la lettre de Human Rights Watch et le Forum européen des personnes handicapées conclut que les conditions dans le centre sont une violation des obligations de la Grèce selon les droits humains internationaux, notamment la Convention des Nations Unies contre la torture et la Convention européenne des droits de l'homme. S'il est admis que certains des problèmes sont liés à des restrictions budgétaires, la diminution de ressources ne saurait cependant justifier de mauvais traitements, par ailleurs punissable par la loi, affirme Human Rights Watch.

Le ministère de la Santé a ouvert une enquête sur les allégations de mauvais traitements qui ont entraîné le décès de deux résidents, en l'espace de deux jours, en mars dernier. Le parquet a également ouvert une enquête suite à des plaintes déposées par des bénévoles du centre.

« Ces enquêtes doivent être menées rapidement, et leurs conclusions devraient être rendues publiques », a déclaré Shantha Rau Barriga.

La Grèce devrait également ratifier sans délai la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées et son Protocole facultatif. La Convention relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par plus de la moitié des pays dans le monde, est basée sur les principes de dignité, d'indépendance et de non-discrimination, et comprend des dispositions sur le droit à ne pas subir de violences et à vivre dans la communauté.

Le gouvernement devrait également s'assurer que les coupes budgétaires imposées dans le cadre des mesures d'austérité n'ont pas un impact négatif disproportionné sur les personnes handicapées, a déclaré Human Rights Watch. Il est prévu de réduire de moitié le budget des soins à domicile et des personnes en fauteuils roulants ainsi que d'autres aides à la mobilité à compter du 1er juillet. De nombreuses personnes handicapées pourraient se voir forcées d'emménager dans des centres de soins et déniées le droit de vivre dans la communauté.

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