(New York, le 29 avril 2011) - Les forces de sécurité iraniennes doivent cesser immédiatement l'usage de la force excessive contre des manifestants dans la province du Khouzistan, dans le sud-ouest du pays, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Les autorités devraient ouvrir des enquêtes indépendantes et transparentes sur les diverses allégations concernant les meurtres de protestataires dans cette province, dont la population est majoritairement arabe, depuis le début des manifestations le 14 avril.
Les autorités devraient également restaurer l'accès aux communications téléphoniques et Internet dans la région, après avoir fortement restreint cet accès, et permettre aux medias internationaux indépendants ainsi qu'aux organisations de défense des droits humains de circuler librement dans la province du Khouzistan afin de pouvoir y effectuer leur travail.
Selon des militants iraniens des droits humains et des médias internationaux, les forces de sécurité iraniennes ont recouru à des gaz lacrymogènes et tiré à balles réelles sur des manifestants pour l'essentiel pacifiques à de nombreuses reprises au cours des dernières semaines, tuant plusieurs dizaines de personnes depuis le début des manifestations. Human Rights Watch a également recueilli des informations selon lesquelles les autorités ont arrêté plusieurs centaines de manifestants et militants des droits humains au Khouzistan.
« L'Iran n'a fourni aucune information permettant de confirmer l'ampleur de la violence meurtrière contre les manifestants au Khouzistan, ce qui rend urgent l'ouverture d'une enquête transparente et indépendante sur les meurtres présumés et les arrestations », a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Le mur de silence érigé par l'Iran autour du Khouzistan donne certainement l'impression que le gouvernement essaie de cacher ce que ses forces de sécurité y ont fait. »
La province du Khouzistan, qui abrite une grande partie des réserves iraniennes de pétrole et de gaz, compte une importante population d'origine arabe, estimée à plus de 2 millions de personnes. Malgré la richesse en ressources naturelles de cette province, sa population d'origine arabe - censée être majoritaire - se plaint depuis longtemps de l'absence de développement socio-économique dans la région. Ces habitants allèguent également que le gouvernement iranien exerce une discrimination systématique à leur encontre, en particulier dans les domaines de l'emploi et du logement, et bafoue leurs droits civils et politiques.
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