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Jordanie: Les attaques contre les manifestants devraient faire l’objet d’une enquête indépendante

Les forces de sécurité ne sont pas en mesure de mener elles-mêmes une enquête crédible

(New York, le 29 mars 2011) - Des procureurs civils devraient ouvrir une enquête indépendante sur les graves allégations d'usage excessif de la force par les forces de sécurité jordaniennes contre des manifestants à Amman le vendredi 25 mars, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Cette enquête devrait également porter sur  le fait que les forces de sécurité ont permis à des partisans du gouvernement de violemment attaquer des manifestants qui réclamaient des réformes.

Les forces de sécurité jordaniennes ont dans le passé recouru à la force excessive avec impunité et se sont avérées incapables de mener elles-mêmes une enquête crédible suite à de tels épisodes, a ajouté Human Rights Watch. Même dans des cas où il ne s'agit pas de manifestations politiques, comme lors d'un match de football en décembre 2010 à l'issue duquel la police a matraqué des spectateurs, les forces de l'ordre ne sont pas tenues de rendre compte de leurs actes.

« Si la Jordanie souhaite que les promesses de réforme du roi Abdallah soit prises au sérieux, il faudrait commencer par tenir les services de sécurité responsables de leurs actes », a déclaré Christoph Wilcke, chercheur senior sur le Moyen-Orient à Human Rights Watch. « Les promesses de réforme politique sonnent creux quand la police passe des manifestants à tabac ou permet à des factions pro-gouvernementales de les attaquer violemment. »

Human Rights Watch a recueilli les témoignages de six personnes ayant assisté aux manifestations du 25 mars sur la Place Jamal Abd al-Nasir, également dénommée Cercle (du Ministère) de  l'Intérieur, dans la capitale, Amman. Un groupe  s'appelant « nida' al-watan » (« Appel patriotique »), constitué de centaines de partisans du gouvernement, a attaqué un autre groupe de personnes qui s'était rassemblé la veille sur la place pour réclamer des réformes, et s'était auto-baptisé « Mouvement du 24 mars ».

Ces témoins, qui ont parlé sous couvert d'anonymat par crainte de représailles du gouvernement, ont donné des récits concordants sur les actions de la gendarmerie (« darak ») (gendarmerie) qui ont utilisé des canons à eau contre les manifestants, et celles des partisans du gouvernement qui ont jeté des pierres et mené des attaques à coups de bâton. Ces témoignages concordent par ailleurs avec des vidéos mises en lignes sur le site AmmonNews.

Pour lire l'intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.

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