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Arabie saoudite : Les autorités étouffent toute forme de dissidence pacifique

De nombreux manifestants ont été arrêtés à Qatif, dans l’est du royaume

(New York, le 8 mars 2011) - L'Arabie saoudite devrait abroger l'interdiction absolue de manifester, et libérer plus de 20 manifestants arrêtés le 3 mars à  Qatif, dans l'est du pays, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.

Deux pays seulement dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord imposent une interdiction absolue de toute manifestation, même pacifique : l'Arabie saoudite et Oman. L'Arabie saoudite n'est pas partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui protège le droit de réunion pacifique, mais a adhéré en 2009 à la Charte arabe des droits de l'homme, qui garantit ce droit.

« En interdisant toute manifestation, les dirigeants saoudiens disent à leurs compatriotes qu'ils ne sont pas des citoyens à part entière, en les privant notamment du droit de participer aux affaires publiques du royaume », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.

Le 4 mars, Ali al-Huthaifi, l'imam de la Mosquée du Prophète, nommé par l'État, a qualifié tout individu appelant à une monarchie constitutionnelle en Arabie saoudite de « séditieux », selon le site d'informations en ligne Sabq.

Le 5 mars, le ministère de l'Intérieur a émis une déclaration rappelant que « la réglementation en vigueur dans le royaume interdit catégoriquement toutes les formes de manifestations, de marches ou de sit-in, ou l'appel à de telles manifestations, car celles-ci contredisent les principes de la charia islamique ainsi que les valeurs et coutumes de la société saoudienne ». De telles manifestations, a poursuivi le communiqué, risqueraient de mener au « chaos » et à « l'effusion de sang », selon l'Agence de presse saoudienne.

Le 6 mars, le Conseil suprême des ulémas, composé d'autorités religieuses nommées par le roi et qui interprètent la loi religieuse en Arabie saoudite, a également soutenu que les manifestations publiques étaient « contraires aux principes islamiques », selon Agence France-Presse.

La police a arrêté plus de 20 personnes qui manifestaient pacifiquement à Qatif, une ville dans la province orientale où se concentre la minorité chiite du royaume. Human Rights Watch a appelé leur libération immédiate.

Pour lire l'intégralité de ce communiqué en anglais, veuillez cliquer ici.

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