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O.N.U.: Soutien des initiatives africaines sur les conflits en cours

Le sommet d'Accra doit décider de mesures concrètes sur les crises en Côte d'Ivoire et au Darfour

(New York) — Le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, devrait soutenir les initiatives des dirigeants africains se réunissant aujourd'hui à Accra en vue d'aborder le conflit dans la région du Darfour, au Soudan, ainsi que la crise en Côte d'Ivoire, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch.

« Kofi Annan doit aider à accélérer les efforts africains en vue de mettre fin aux conflits », a dit Peter Takirambudde, directeur exécutif de la division Afrique à Human Rights Watch. « Les Nations Unies et les dirigeants africains doivent tous deux considérer la prise de sanctions contre ceux qui mettent en péril les accords de paix ».

Le dirigeant africain à la tête de l'Union Africaine (UA), le Président nigérian Olusegun Obasanjo, préside un sommet spécial de dirigeants africains dans la capitale du Ghana pour porter l'attention sur le conflit au Darfour, au Soudan, et la crise actuelle en Côte d'Ivoire, tous les deux caractérisés par de graves violations des droits humains et du droit humanitaire.

« Le Président Obasanjo devrait saisir cette opportunité pour faire pression sur les dirigeants régionaux pour un soutien des nouvelles initiatives de l'Union africaine sur la sécurité et la construction de la paix », a déclaré Takirambudde.

Au Darfour, Human Rights Watch a documenté des crimes contre l'humanité et un « nettoyage ethnique » et a rendu compte du soutien du gouvernement soudanais envers les milices Janjawids qui se livrent aux atrocités contre les civils dans des opérations conjointes avec les forces du gouvernement. En Côte d’Ivoire, les abus de droits humains sont aussi devenus monnaie courante depuis les troubles politiques qui ont suivi la guerre civile de 2002-2003 entre le gouvernement et les rebelles basés au Nord, apparus à la suite du coup militaire de 1999. La violence à l'égard des civils fondée sur leur ethnie, leur nationalité ou leurs affiliations politiques continue à se produire dans un climat d'impunité.

« La crise en Côte d’Ivoire menace la stabilité régionale, de même que le conflit au Darfour », a dit Takirambudde. « Le sommet d'Accra doit faire suite aux récentes promesses de l'Union africaine d'assurer la paix et la sécurité des communautés africaines ».

Obasanjo, en tant que président de l'Union africaine, devrait inciter les dirigeants régionaux à accroître la mission de surveillance du cessez-le-feu de l'UA au Darfour en lui procurant plus d'observateurs militaires et en la renforçant à travers un mandat qui inclut la protection des civils, tel que mentionné par le Conseil de paix et de sécurité de l'UA dans un communiqué du 27 juillet.

Etant donné que le Conseil de sécurité des Nations Unies est en train de débattre d'une résolution sur le Darfour, Annan devrait encourager des mesures visant au renforcement de la mission de l'UA à travers un mandat plus fort sous l'auspice du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies qui permettrait ainsi à la mission de protéger les civils, et lui fournir des ressources adéquates.

Human Rights Watch a encouragé Annan et Obasanjo à faire appel à des mesures qui établiraient une commission d'enquête internationale au Darfour sous un mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies. La Commission aurait pour objet d'enquêter sur les abus commis par toutes les parties au conflit et d'émettre des recommendations sur la façon d'amener les auteurs de crimes en justice.

Au sommet d'Accra, le secrétaire général des Nations Unies et le président nigérian aborderont également la crise en Côte d’Ivoire et le processus de paix en perte de vitesse dans ce pays. Les deux leaders devraient recommander fortement la condamnation des violations du droit international des droits de l'homme et humanitaire, et en appeller au gouvernement ivoirien et aux forces rebelles d'arrêter les abus en cours.

La réunion des dirigeants d'Afrique de l'Ouest à Accra devrait insister pour que le gouvernement ivoirien désarme et disperse « les forces parallèles » et autres milices pro-gouvernementales. Le gouvernement devrait aussi prendre des mesures concrètes pour enquêter convenablement et tenir responsables les personnes ayant commis des violations graves de droits humains lors de la crise en Côte d'Ivoire.

En particulier, Obasanjo devrait insister pour que les gouvernements d'Afrique de l'Ouest respectent pleinement le moratoire sur le commerce des armes légères vers la Côte d’Ivoire, imposé par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (ECOWAS). Le procédé d'octroi d'exemptions à ce moratoire devrait être rendu entièrement transparent et public.

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