Skip to main content

Cinq ans après les contestations qui avaient eu lieu à l'Université de Téhéran, le gouvernement iranien devrait libérer immédiatement tous les étudiants encore emprisonnés pour avoir protesté pacifiquement, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui.

C'est la fermeture d'un journal réformiste par le gouvernement iranien qui avait déclenché les protestations étudiantes sur le campus de l'Université de Téhéran le 8 juillet 1999 (le 18 Tir selon le calendrier iranien). Suite à une manifestation estudiantine, la police et les forces de sécurité en civil avaient fait une descente dans un dortoir, elles avaient battu des étudiants et beaucoup d'autres s'étaient retrouvés coincés dans leurs chambres. Les protestations avaient alors gagné l'extérieur de l'université et avaient duré toute une semaine. Au total, plus de 25.000 personnes y avaient participé, faisant de cette action la plus importante manifestation politique depuis la Révolution islamique de 1979.

Dans les semaines qui ont suivi les contestations, des milliers d'étudiants ont été arrêtés, emmenés par cars entiers et placés dans des centres de détention et des prisons. Au départ, plusieurs étudiants avaient été condamnés à mort mais ces jugements ont par la suite été commués en peine d'emprisonnement. Bien que beaucoup de ceux qui avaient été appréhendés au début aient été libérés, un nombre indéterminé d'étudiants contestataires sont toujours en prison.

"Cinq ans après les protestations à l'Université de Téhéran, il est temps que le gouvernement iranien libère les contestataires pacifiques," a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice exécutive à la Division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch. "Il faut par ailleurs que le gouvernement demande aux milices civiles de rendre des comptes pour les agressions commises sur les étudiants l'année dernière."

Le 7 juin, Human Rights Watch a publié "Like the Dead in Their Coffins" (Comme des morts dans leurs cercueils), un rapport qui décrit en détail les fréquentes violences physiques et psychologiques subies par les prisonniers politiques dans les prisons iraniennes. Un certain nombre d'étudiants contestataires ayant participé aux protestations de juillet 1999 sont toujours en prison, notamment Ahmed Batebi, Abbas Fakhravar, Manouchehr Mohammadi, son frère Akbar Mohammadi et Mehrdad Lohrsabi.

Parmi les étudiants emprisonnés, beaucoup ont été brutalement torturés, n'ont pas été autorisés à consulter leurs avocats et ont été contraints de faire des aveux ou de se rétracter dans les médias contrôlés par l'Etat. Bon nombre d'étudiants souffrent de blessures physiques et psychologiques permanentes subies en détention.

Dans les années qui ont suivi, partout dans le pays, les étudiants ont commémoré les événements de juillet 1999 en organisant des manifestations pacifiques et des discours publics. Cette année toutefois, la répression atteint son pire niveau depuis 1999 et le message du gouvernement aux étudiants est très clair: ceux qui oseront s'exprimer seront arrêtés, punis, voire pire encore.

"Le gouvernement iranien cherche à tirer le rideau sur les événements de juillet 1999," a ajouté Whitson. "Il devrait plutôt permettre de commémorer pacifiquement les contestations à l'Université de Téhéran."

Your tax deductible gift can help stop human rights violations and save lives around the world.