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Les membres de l'Assemblée générale des Nations Unies devraient mettre l'accent sur les réformes politiques et le respect des droits humains plutôt que sur les habituelles initiatives de développement économique, a estimé Human Rights Watch.

L'Assemblée générale a entamé lundi son débat sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD). Premier programme de développement entièrement conçu et défini par les Africains eux-mêmes, le NEPAD reconnaît le rôle central de la bonne gouvernance, de la démocratie et des droits humains dans la marche vers le développement mais, jusqu'à présent, bien peu a été fait pour mettre ces principes en oeuvre.

"Il est tentant pour les Etats membres de se focaliser sur les traditionnels projets de développement", a déclaré Peter Takirambudde, directeur de la Division Afrique de Human Rights Watch. "De tels projets sont moins sujets à la controverse et génèrent des résultats quantifiables. Mais le succès du NEPAD dépend de réformes politiques plus difficiles à engager et qui nécessitent le soutien de la communauté internationale. Ce sont ces initiatives qui peuvent réellement transformer l'Afrique."

Le NEPAD traite de la gouvernance politique et des droits humains à travers la Déclaration sur la gouvernance démocratique, politique, économique et des entreprises et le Mécanisme africain d'évaluation entre les pairs (MAEP), qui furent officiellement adoptés lors du Sommet de Durban de l'Union Africaine (UA), du 8 au 10 juillet 2002. La Déclaration vise à définir une série de règles et de pratiques auxquelles les membres de l'UA devront se conformer. Les réformes énoncées dans la Déclaration concernent notamment l'état de droit, la liberté d'opinion et d'expression, le droit d'association et de réunion pacifique, ainsi que le droit de vote et d'être élu.

Le MAEP stipule que la situation particulière et les différents degrés de développement des pays membres seront pris en considération pendant la phase d'évaluation. Tout en reconnaissant que le MAEP doit tenir compte de la situation macroéconomique spécifique d'une nation avant d'évaluer sa mise en conformité avec les standards de gouvernance économique et des entreprises, Human Rights Watch a jugé que le MAEP ne devrait en aucun cas accepter de standards variables en ce qui concerne la bonne gouvernance, le respect des droits humains et la démocratie.

"Les normes définies dans la Déclaration doivent être uniformément appliquées. Les engagements explicitement exposés dans la Déclaration constituent une base minimale pour les réformes politiques et les droits humains", a indiqué Takirambudde.

Pour Takirambudde, les Etats membres devront faire valoir l'importance d'impliquer des acteurs non-gouvernementaux dans la mise en oeuvre du NEPAD afin de remédier aux apparents manques de dispositions du NEPAD en faveur des populations les plus marginalisées et les plus vulnérables d'Afrique, à savoir les femmes, les enfants, les réfugiés, les déplacés et les personnes atteintes par le VIH/SIDA. "La communauté non-gouvernementale devra jouer un rôle actif pour obliger les gouvernements à rendre des comptes", a-t-il ajouté.

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