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Au cours des quatre dernières années, au Burundi, les forces paramilitaires appuyées par le gouvernement et connues sous le nom de Gardiens de la Paix ont commis de nombreux meurtres et viols ainsi que d'autres crimes, a accusé aujourd'hui Human Rights Watch.

Dans un rapport de vingt et une pages intitulé "Protéger le peuple : Programme gouvernemental d'autodéfense au Burundi", Human Rights Watch a appelé le gouvernement burundais à démobiliser la force paramilitaire responsable de nombreuses violations du droit humanitaire international.

Les Gardiens, tout comme les patrouilles de même type, en zones urbaines, ont été créées par le gouvernement précédent comme une composante d'un programme "d'autodéfense civile" afin de combattre les forces rebelles durant la guerre civile qui a duré huit années. Le gouvernement de transition qui a récemment accédé au pouvoir a, jusqu'à ce jour, maintenu le programme.

"Le gouvernement a le devoir de protéger ses citoyens," a déclaré Alison Des Forges, conseillère à la Division Afrique de Human Rights Watch, "mais il a également l'obligation d'assurer que toutes ses forces armées respectent les lois qui régissent les guerres. Appeler les Gardiens, "civils" ne change rien aux faits : ils sont recrutés, entraînés et armés par les autorités. Ils agissent sous ordres militaires et comme les soldats, doivent répondre de tous les abus qu'ils commettent."

Dans de nombreux cas, les autorités ont exigé des participants qu'ils servent, contre leur gré, comme Gardiens ou comme membres de patrouilles similaires, dans les villes même s'il n'existait pas de processus légal de conscription pour un tel engagement. Ces participants ne reçoivent aucun salaire et généralement, ils ignorent la durée de l'engagement qu'on exige d'eux. Ils ne reçoivent aucun uniforme ni autres marques distinctives. Quels que soient les pouvoirs qu'ils exercent, ceux-ci ne sont pas formellement établis, ni publiquement connus de leurs concitoyens.

Human Rights Watch a découvert que les autorités burundaises recrutaient de nombreux enfants âgés de quinze ans et moins pour qu'ils servent comme Gardiens de la Paix et dans les patrouilles urbaines. Recrutés soi-disant pour défendre leurs propres quartiers, nombre de ces enfants ont été envoyés loin de chez eux pour participer à des opérations militaires de grande ampleur. Certains officiers considéraient ces enfants comme moins précieux que les troupes d'adultes mieux formés et les envoyaient donc au combat en première ligne. Des centaines d'enfants ont trouvé la mort au cours d'opérations militaires ou sont décédés des suites des coups administrés lors de leur formation.

Toutes les parties impliquées dans la guerre civile ont utilisé des enfants comme soldats. Le gouvernement du Burundi a signé les conventions internationales qui interdisent le recours aux enfants de moins de dix-huit ans dans des combats et les autorités militaires ont ordonné que des enfants de moins de dix-huit ans ne soient pas recrutés pour un service militaire.

Le rapport souligne le danger de prêcher "l'autodéfense" dans une région où la violence à base ethnique a causé des centaines de milliers de morts au cours des dernières années. "Dire aux gens qu'ils pourraient avoir à prendre les armes pour se défendre augmente leurs peurs et les expose à la manipulation de chefs sans pitié," a déclaré Des Forges. "Si les gens pensent que le gouvernement ne peut ou ne veut les protéger, ils seront d'autant plus prompts à attaquer les autres."

Le rapport est disponible à l'adresse suivante : https://www.hrw.org/french/reports/burundi2

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