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Monsieur le Président de la République,

Nous vous écrivons pour vous exprimer notre profonde inquiétude suite à la décision prise par une cour islamique du nord du Nigeria de condamner à mort par lapidation, Safiya Hussaini Tungar-Tudu après l'avoir déclarée coupable de relations sexuelles avant le mariage. Nous vous pressons d'intervenir en sa faveur afin d'empêcher que ce châtiment cruel et inhumain lui soit infligé.

Le droit international en matière de droits humains garantit aux femmes le droit de contrôler leur autonomie sexuelle et de prendre des décisions libres et responsables à ce sujet, sans subir de contraintes, de discrimination ni de violence.

En tant qu'organisation internationale chargée de défendre les droits humains fondamentaux, nous nous opposons à la peine de mort dans toutes les circonstances, à cause de son caractère intrinsèquement cruel. De plus, le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques que le Nigeria a ratifié en juillet 1993, interdit formellement l'application de la peine de mort à une femme enceinte.

Le droit international en matière de droits humains garantit aux femmes le droit de contrôler leur autonomie sexuelle et de prendre des décisions libres et responsables à ce sujet, sans subir de contraintes, de discrimination ni de violence. Par conséquent, lorsqu'une femme est sévèrement punie pour avoir eu des relations sexuelles avant le mariage, son droit à prendre des décisions en ce qui concerne son propre corps est bafoué.

Sur la base des informations que nous avons reçues, le 9 octobre 2001, la cour islamique de Gwadabawa, dans l'état du Sokoto, au nord du Nigeria a condamné à mort mademoiselle Tungar-Tudu après l'avoir déclarée coupable de relations sexuelles avant le mariage, un crime passible de châtiment selon la Charia. Mademoiselle Tungar-Tudu dispose jusqu'au 8 novembre pour faire appel. Nous sommes conscients que le jugement de la cour est en attente d'approbation par le gouverneur de l'état de Sokoto et qu'ensuite, une date sera fixée pour l'exécution de la sentence.

Le fondement des droits humains est le respect de la dignité inhérente à tout être humain et l'inviolabilité de la personne humaine. Ces principes ne peuvent pas s'accommoder de la peine de mort, une forme de châtiment unique par sa barbarie et sa finalité.

Human Rights Watch vous presse de vous assurer que cette sentence cruelle et inhumaine ne sera pas mise à exécution. Human Rights Watch vous presse également de surveiller toutes les cours du Nigeria, y compris les cours islamiques, afin de vous assurer qu'elles opèrent selon le droit international en matière de droits humains et selon la déclaration des droits, énoncée dans la constitution du Nigeria.

Nous vous prions de bien vouloir agréer l'expression de notre très haute considération.

LaShawn R. Jefferson
Directrice Exécutive
Division Droits des Femmes

Peter Takirambudde
Directeur Exécutif
Division Afrique

Copies :
Monsieur l'Ambassadeur, Consulat de la République Fédérale du Nigeria, Washington D.C.
Gouverneur de l'état du Sokoto
Attorney General du Nigeria
Attorney General de l'état du Sokoto
Ministère de la condition des femmes
Comité du Sénat sur la condition des femmes

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